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Le coronavirus

ou le communisme(*) comme seul horizon possible

samedi 21 mars 2020, par Gilbert MOLINIER

La longue et patiente étude à laquelle je me suis livrée
m’amène à des conclusions tristes où le doute subsiste.
Ici, le seul point de départ en toute chose est l’argent.
Il faut de l’argent, même pour se passer d’argent.
 [1].

Savoir si le virus est une punition de Dieu ou une prise de conscience de la condition misérable de l’homme n’a plus grand intérêt [2]. Cependant, on ne peut s’empêcher de penser que la violence des mesures drastiques de confinement est une rançon payée à la mondialisation. L’identité de l’ennemi invisible, le coronavirus, n’est que trop visible ? Elle est un signe de profonde maladie de la mondialisation en fin de course.
Dans le ci-dessous, on explique que la pandémie qui s’abat sur la terre entière n’est que la pointe blanche d’un furoncle mortel qui a pour autre nom mondialisation capitaliste en fin de course. Personne ne peut contester que cette crise affecte le monde entier, donc la crise est, par définition, mondiale. La chose la plus remarquable qu’on rencontre est la suivante : en quelques jours, les dirigeants des grandes entreprises et leurs serviteurs installés solidement aux postes de commande des États ont, sans prévention, sans présenter aucune excuse, renoncé à leur vocabulaire d’hier et inventé une nouvelle batterie de concepts. Il n’est plus question de monde, de mondialisation, d’espaces ouverts - open spaces, voilà pour l’architecture -, ou d’espaces infinis - voilà pour la conquête spatiale - mais d’enfermement, de chez soi, de repli sur soi et en soi ; il n’est plus question de réduire les prérogatives de l’État, de limiter ses compétences à la surveillance policière des populations, mais il s’agit de présenter l’État providence qui aide les entreprises et se tient prêt à réaliser les vœux de toutes les gauches du monde : faire comme si on nationalisait et étatisait les entreprises… ; en quelques jours, les mêmes passent de la glorification insensée de la dérégulation à l’obligation aveugle de soumission à la règle et aux règles du confinement le plus strict.
Autrement dit : la lutte des classes s’est déplacée et s’exacerbe autour des ravages causés par la pandémie, mais nous allons, encore une fois, retrouver les mêmes perdants, les pauvres. Cette fois encore, il va y avoir du sang. Mais le cœur de la bataille est l’hôpital. La pandémie est, pour les classes dirigeantes l’occasion rêvée de retarder l’échéance d’une crise qu’elle pourrait perdre. Et si on écrêtait le haut de la pyramide des âges ? On économiserait aussitôt des centaines de milliards…

Formulons une hypothèse en partant de faits objectifs. L’invasion planétaire du coronavirus marque d’abord un coup d’arrêt violent et brutal au développement sauvage de la mondialisation. Jusqu’ici, on considère cette dernière comme étant la phase finale de l’expansion terrestre du capitalisme dont on situe l’origine vers le XIVème et XVème siècles. L’avenir proche nous apprendra si la crise actuelle est un simple avertissement ou bien un moment du développement radieux (?) mortifère (?) du capitalisme ou bien encore s’il s’agit d’un dernier avertissement voire de la fin du monde des hommes [3]

Jusqu’ici, soit les trente dernières années, les laudateurs de la mondialisation n’ont fait que vanter les immenses mérites d’un monde sans frontière qui serait - promis juré - un monde sans guerre ; d’un monde sans règles et sans limites qui consacrerait l’avènement d’un sujet tout-puissant… On brocarda le droit du travail comme le droit à la retraite, les lois sur les limites du temps de travail annuel, mensuel, hebdomadaire, quotidien et autres vieilleries en accordant à chacun la promesse d’une liberté sans limite... Les seules miss qui valaient étaient les miss monde ; les seuls championnats qui attiraient les foules étaient les championnats du monde ; les seuls festivals qui comptaient devaient être internationaux… Guy Lux et Nagui organisaient les Jeux sans frontières
En l’espace de quelques semaines, il fallut déchanter. Comme une nuée de sauterelles tombant du ciel, un virus envahissait le monde en n’épargnant aucune partie, aucune terre ni aucune mer… Après avoir caché et tu les dangers aussi imminents que redoutables du virus, les mêmes qui vantaient les vertus de la conquête des espaces infinis, des voyages autour du monde… En quelques décennies, la circumnavigation transforma mers et océans en gigantesques poubelles… mettant tous leurs trésors en situation d’asphyxie. L’occupation des espaces aériens par des machines volantes achevèrent de polluer l’air. Partout rôdait la mort.

I. « RESTE À LA MAISON ! » « RESTEZ CHEZ VOUS ! »

Il fallait bien que la nature se venge. Le monde des hommes réagit dans l’urgence, avec effroi. Tout se passe comme si les systèmes de santé les plus performants comme ceux de l’Allemagne, de l’Italie, de l’Espagne ou de la France, etc. avaient été consciemment et consciencieusement démantelés ces trente dernières années pour se préparer à ne pas pouvoir affronter une catastrophe sanitaire. Il s’agit donc d’une entreprise de mort.
À l’échelle intercontinentale, chacun se replie sur soi. On ferme les frontières.
À l’échelle continentale, chacun se replie sur soi. On ferme les frontières.
Dans l’Union européenne, les États se recroquevillent sur leurs frontières. La France, l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, la Pologne... ferment leurs frontières. Chacun pour soi ! Et comme si cela ne suffisait pas, les singularités provinciales refont surface. La nuit dernière, la Bavière fermait ses frontières…
À l’échelle privée, l’espace se rétrécit comme peau de chagrin. Partout, un seul mot d’ordre : « RESTE À LA MAISON ! » « RESTEZ CHEZ VOUS ! »  
Toutes les traditions de la solidarité sont inversées. Chacun doit se réfugier entre les quatre murs de sa maison, s’il en a une… Les États, par des mesures drastiques, convient chacun, au besoin, manu militari, à rester enfermé chez soi.
L’école est finie... Les conditions élémentaires de la socialisation disparaissent au profit d’un enfermement sévère. La famille, qui avait quasiment disparu, se retrouve confinée dans la maison. Aujourd’hui, parents et enfants doivent rester ensemble toute la journée et toute la nuit. Aujourd’hui, on ne sait même plus si les parents ont le droit d’embrasser leur(s) fils ou leur(s) filles et réciproquement. Peuvent-ils même ont-ils le droit - de se donner la main ?
Récemment, interrogé une nouvelle fois sur la question du nombre de personnes infectées par le virus, la plus haute autorité allemande en matière de virologie, le Professeur Christian Drosten, Directeur de l’Institut de virologie de l’Hôpital de la Charité de Berlin, répondait en substance : « C’est simple. À chaque fois qu’on rencontre un individu atteint du virus, il convient, en même temps, de comptabiliser tous les membres de sa famille comme porteurs du virus eux aussi [4] . »
En même temps, la promesse d’une liberté sexuelle ou celui d’une libération sexuelle s’envole et est, dans les faits, gravement menacé. On imagine… soit pour un(e) adolescent(e) chinois(e), le premier baiser donné sur un bateau-mouche entre l’île Saint-Louis et l’île de la Cité ; soit pour un(e) adolescent(e) français(e), le premier baiser donné sur un bateau voguant sur le Me Kong. Pour chacun(e), un tel voyage était un rêve raisonnable. Pour eux, c’était l’occasion de faire un selfie envoyé aussitôt à ses proches. Ainsi atteignaient-ils une sorte d’immortalité ! Oui, mais… « RESTEZ CHEZ VOUS ! »
Aujourd’hui, au marché noir, on vend des ceintures de chasteté. Il semble que la seule activité sexuelle autorisée aux enfants et aux adultes soit la masturbation, et encore, avec préservatif et gant(s) ! On a même envisagé de demander à un ancien ministre - fin connaisseur de la chose - de vanter les mérites de l’onanisme sur le site du ministère de l’éducation… Cette activité pourrait être présentée comme épreuve facultative au baccalauréat dès 2020…
Le travail productif est sévèrement limité… Par prudence, on vante les mérites de métiers jusqu’ici méprisés, comme celui de caissière ; on la supplie de rester à sa place, mais sans aucune promesse d’augmentation de salaire ou de considération. On retrouve la grandeur du travail de l’artisan, par exemple, celui du boulanger. Mais on est bien incapable d’envoyer un vrai mot d’amour au « gris boulanger [qui] bat la pâte à pleins bras / il fait du bon pain du pain si fin que j’ai faim [5] » On le supplie de continuer à pétrir son pain, de se lever tôt le matin et de ne jamais éternuer… En sus, on le somme de renoncer à son jour de congé…
De grands bouleversements sont en préparation dans les sphères de la production, des échanges, de la finance… Les places financières sont au bord de la grande crise… Ce qu’on n’a pas voulu faire dans le calme, il faudra le faire au prix du sang. À court terme, le capitalisme n’a qu’une possibilité de survie, la guerre, quelle que soit sa forme.

II. LA GARE DE TRIAGE

Il est absolument évident qu’on ne peut pas séparer l’aspect médical et l’aspect économique de la crise actuelle. Elle se présente comme une crise universelle de l’univers où la vie de millions d’hommes est engagée. Les militaires sont bien malheureux, ceux à qui on dit haut et fort et de tous côtés : « Rangez vos fusées nucléaires, cela ne sert plus à rien ! Nous avons mieux. » Les médecins parlent la langue des militaires et les militaires parlent la langue des médecins. Voilà deux semaines, interrogée sur la chaîne de télévision allemande ZDF, une directrice de recherche du Koch-Institut dit : « Les Chinois n’ont pas besoin d’une guerre nucléaire pour détruire l’Europe ; ils peuvent obtenir des résultats bien meilleurs [6] en coupant le robinet des livraisons d’antibiotiques. »
En France, tout doucement, timidement, très timidement, on y vient ! « Ça veut dire quoi, "On y vient !" ? », interroge la grande prêtresse de la langue française, Muriel Pénicaud. « Ben tiens, ça veut dire que : "On en vient au fait !" » Voilà plus de deux semaines, nous apprenions un nouveau mot de la langue allemande « Die Triage ». Un professeur de virologie de l’Hôpital de la Charité de Berlin formulait la terrible hypothèse suivante : « Si la situation sanitaire liée au coronavirus s’aggravait, nous serions confrontés au "Triage" ». Ici, en Allemagne, chacun comprend aussitôt de quoi il s’agit…

À l’origine, dans la langue allemande, on retrouve le mot « Die Triage » dans le jargon des militaires de la Première Guerre mondiale. Dans les situations extrêmes de la guerre, on ne peut pas soigner tout le monde, il faut donc, disent les chefs de guerre, états-majors, stratèges… faire un « Triage ». Aujourd’hui, on retrouve l’usage de ce terme dans les situations de catastrophes extrêmes. Mais ici comme ailleurs, les difficultés commencent, toutes liées à l’établissement d’une critériologie. En effet, si on peut facilement s’accorder sur le triage des pommes de terre à choyer pour assurer la prochaine récolte, avec les hommes, la chose se complique, à cause des dimensions morales des choix.

En France, on a attendu bien longtemps avant d’aborder de front la question du triage.

Voici quelques titres de presse :

Berlin, 10 mars. Un journaliste de la télévision déclare : « Si la situation continue de s’aggraver, nous serons confrontés au triage… »
Paris, 18 mars. Un médecin confie [7] : « Nous risquons de devoir faire des choix : les hôpitaux encore plus sous tension face à l’afflux de malades du coronavirus »
Paris, 19 mars : « Coronavirus : comment sera décidé le tri des patients admis en réanimation si les hôpitaux arrivent à saturation [8] » ? 
Sur Franceinfo, il a fallu beaucoup de temps pour qu’un médecin explique : Le président a dit que nous étions en état de guerre, ça veut dire qu’on va faire une médecine de guerre. Dans la médecine civile, on met tout en œuvre pour sauver les personnes. Dans la médecine de guerre, il faut sauver le maximum de personnes qui ont les chances de survivre.  [9]
… Aussi pour qu’on entende : « Si l’on est débordés, mais j’espère que cela n’arrivera pas, peut-être que l’on fera de la médecine qui est un peu dégradée avec des médecins qui ont moins l’expérience de la réanimation, mais on assurera quand même notre rôle de réanimateurs en les aidant » [10]

Trop peu souvent, on peut lire : « Le personnel hospitalier va-t-il tenir le coup ? Sous l’effet de la montée en puissance du virus, le système de santé français menace de s’écrouler. Cela fait pourtant longtemps que soignants et patients tirent la sonnette d’alarme. Sans être entendus. […] Des dizaines de milliers d’emplois supprimés en quinze ans. 69 000 lits portés disparus sur la même période. Des personnels insuffisants et essorés. Des urgences saturées. L’hôpital public, sous haute tension […], est désormais au bord de l’explosion avec la multiplication des cas de coronavirus. [11] » si bien que plus personne n’ose parler de l’excellence du système de santé de la France.
Et pourtant, après avoir constaté chaque jour que les équipes médicales restantes sont sous-équipées en matériel — elles font face à des pénuries de toutes sorte : pénurie de masques, pénuries de tests, pénurie de lits de réanimation… — comment pouvoir s’empêcher de penser et qui pourrait nous empêcher de poser la seule question possible : aujourd’hui, les plus hautes autorités de l’État répètent chaque jour que « l’épidémie n’en est qu’à ses débuts » ; pourtant, il est impossible que ces autorités ignorent l’existence de ces pénuries, comme il est impossible qu’elles aient oublié que les personnels des hôpitaux de l’AP ont fait grève depuis la fin du mois de janvier 2019 jusqu’à aujourd’hui. Et pourtant, elles ne sont toujours pas disposées à augmenter substantiellement le nombre de lits de réanimation, comme celui des médecins…
Aujourd’hui, le Professeur Drosten explique qu’il n’est plus nécessaire de comptabiliser le nombre de personnes infectées du coronavirus car celui-ci explose chaque jour.
Enfin, on en vient au fait du triage, et en détail. Quatre journalistes [12] de Mediapart signent un article saisissant intitulé : « Les services de réanimation se préparent à trier les patients à sauver [13] » On peut lire : « Les hôpitaux se préparent à la vague épidémique et, en cas de saturation des services de réanimation, aux dilemmes éthiques pour "trier" les patients accédant aux soins. »
Puis, on en vient aux définitions et consignes officielles distribuées par les autorités médicales aux personnels soignants :

« Si le nombre de malades critiques est supérieur aux ressources (SSE [14], ou situation de catastrophe) alors il faut effectuer un tri.

Quatre catégories de patients vont mourir :

  • Morts inévitables : patients au-delà de toutes ressources thérapeutiques du fait de la sévérité de la maladie ou du terrain (dont âge).

  •  Morts évitables : auraient pu être évitées en cas de soins de meilleure qualité ou de meilleure organisation.

  •  Morts acceptables : les patients très âgés ou polypathologiques

  • Morts inacceptables : les patients jeunes sans comorbidités majeures dont la mort était évitable. »

Prière du soir. Ne pourrait-on pas demander aux enfants scolarisés d’apprendre ce poème par cœur et de le réciter à leurs parents le soir, avant le dîner ?

Il faut donc s’attendre à ce que le nombre de malades graves explose et que l’hôpital et les équipes médicales ne soient plus en mesure de les prendre en charge. Imaginons que le nombre de morts atteigne le demi-million [15] . L’État n’aurait-il pas fait un bon calcul ? D’un côté, il aurait définitivement gagné son pari de réduire substantiellement le budget des hôpitaux de l’A.P. D’un autre côté, puisque ce sont les plus de 70 ans qui sont touchés prioritairement, il économiserait autour de 500 000 retraites. Il pourrait ainsi, comme annoncé, repousser sine die les discussions difficiles entamées sur les montants des retraites. Et, dans sa grande générosité, il informerait les familles des morts que l’État rendrait hommage à ces vieux au cours d’une cérémonie au cours de laquelle le chef de l’État prononcerait un discours historique à nos vieux… «  L’homme aux écus  » dansait nu sur la table d’un grand restaurant parisien dont on taira le nom. Muriel Pénicaud exultait. Ben quoi !

III. RÈGLE ET DÉRÉGULATION. RÈGLE ET DÉRÈGLEMENTATION

Pendant des années, ceux-là qui n’en peuvent plus de rappeler leurs chers concitoyens au respect des règles, nous ont bassiné avec la dérégulation, la déréglementation, si bien que, depuis 1989, plus un élève de troisième n’a entendu parler de la règle de trois, des règles d’accord ou des règles de grammaire.
Et les puissants pourraient bien faire l’effort de se rappeler des règles de politesse lorsqu’ils s’adressent à ceux qui les ont élus. Par exemple, en l’occurrence, avant de s’adresser aux populations, ne pourraient-ils pas s’excuser d’avoir tant vanté les mérites de la dérégulation, ce qui a conduit le monde au chaos.

La Pénicaud ramène encore sa fraise :

-  Le respect de la règle ? Ben quoi ? Ça veut dire quoi ? 
- Ma chérie, ça veut dire que…

Le président de la république parle. DISCOURS À LA NATION :

«  Dès demain midi et pour quinze jours au moins, nos déplacements seront très fortement réduits. Les regroupements extérieurs, réunions familiales ou amicales ne seront plus permises. Retrouver ses amis dans le parc, dans la rue ne sera plus possible a indiqué le chef de l’État. Chaque infraction à cette nouvelle règle sera sanctionnée [16] ».

QUESTION : « Un ami est décédé il y a 48 heures. Avons-nous le droit de nous rendre à son enterrement ?" – @Gaelle

RÉPONSE d’ÉDOUARD, LE LAQUAIS : « Ce que je vais dire est terrible à entendre, mais je me dois d’être à la hauteur des fonctions que j’occupe, donc je vais répondre non. Nous devons limiter au maximum des déplacements. Je le dis avec une grande tristesse, mais aussi avec une très grande détermination. Même dans cette circonstance, et j’ai bien conscience de dire quelque chose d’une grande dureté, nous ne devons pas déroger à la règle qui a été fixée [17]. »

RÉPONSE CORRECTRICE DE LA LÉGISLATION EN VIGUEUR : « Jusqu’à nouvel ordre, les inhumations et crémations doivent se limiter au tout premier cercle familial, comme le souligne le site d’informations sur le coronavirus du gouvernement. Les autorités ont indiqué mercredi à la mairie de Paris que seules vingt personnes accompagnant le défunt étaient autorisées dans les cimetières ou crématoriums [18]. […] »

IV. « IL FAUT EN FINIR AVEC LE TROP D’ÉTAT… »

« Le trop d’État… » est une des formules préférées des gouvernants et des managers des grandes entreprises. Pendant les 30 dernières années, ils nous ont bassiné avec cette formule. Aujourd’hui, ils s’apprêtent à mettre la société en commune, au moins pendant tout le temps des malheurs…

C’est la Pénicaud qui est contente ! Ben quoi !

Après avoir bradé Alsthom en petits morceaux à la compagnie américaine General Electric, tout en se préparant à brader les riches terres à bâtir d’ADP, etc., on proclame la révolution socialiste. Tiens ! La Pénicaud a été membre du CA d’ADP, etc. Ben quoi !

Dans un article paru dans Le Figaro / Économie, « […] La France est prête à nationaliser des entreprises si nécessaire  [19] », le ministre de l’économie déclare : « Tous les coups seront permis pour relever l’économie. » C’est ce qu’a indiqué le ministre de l’économie et des Finances Bruno Le Maire, ce mercredi, sur BFM Business, assurant que la France était prête à nationaliser des entreprises si nécessaire. « Nous protégerons notre patrimoine industriel », a assuré le ministre, en précisant qu’il n’était « pas question de voir des grandes entreprises françaises disparaître. »
Dans le même article, mais en omettant de rappeler que l’État se prépare à privatiser ADP, les ministres reviennent sur la situation d’Air France : « Hier, mardi, le premier ministre Edouard Philippe n’avait déjà pas exclu cette possibilité pour faire face à la crise du coronavirus, assurant que pour la compagnie aérienne Air France l’État était prêt à prendre ses responsabilités en tant qu’actionnaire ». Le ministre des Comptes publics Gérald Darmanin a indiqué ce mercredi sur BFM TV-RMC au sujet d’Air France : « Nous suivons de près la situation de cette grande entreprise et sommes prêts à nationaliser. »
Le même jour, il semble que l’État se penche sérieusement sur le cas de Renault : « Le constructeur français, déjà en très mauvaise passe, subit de plein fouet la pandémie. Bruno Le Maire est en discussion avec le PDG Jean-Dominique Sénard. […] » « Production stoppée, ventes paralysées, lourdes pertes financières en vue… En raison de la pandémie de coronavirus, l’industrie automobile entre en salle de soins intensifs. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a échangé, ce mercredi, lors d’une conférence téléphonique, avec le PDG de Renault Jean-Dominique Sénard, et son homologue de PSA, Carlos Tavares. Ont-ils parlé de recapitalisation, montée au capital, voire nationalisation de la firme de Boulogne-Billancourt ? Officiellement, pas encore. » « Si nous avons besoin de l’État pour sauver notre peau, il faudra voir à quelles conditions... »  [20] » En posant la question : « Coronavirus : Renault va-t-il devoir être nationalisé ? », [21], le journaliste Olivier Ubertalli rappelle utilement que « Renault fut nationalisé par le Conseil national de la Résistance il y a 75 ans, le 16 janvier 1945. »
Afin d’être crédibles, à partir de la semaine prochaine, ou de l’une de celle(s) d’après, les principaux ministres, Phillipe, Castaner, Pénicaud, Le Maire, Véran, etc. arriveront chaque semaine avec une cravate rouge au conseil des ministres. C’est Mélenchon qui va être content…

Cependant, la question principale reste posée, celle du communisme. « Ben quoi ! Ça veut dire quoi communisme ? » Ah, merde Muriel !

Une question urgente est posée. Les populations des pays concernés, soient les hommes de bonne volonté, auront-ils la force, la volonté, le courage - courage vient de cœur - de faire un geste violent pour sauver la vie des vieux et celle de ceux qui n’ont même pas un toit pour se confiner, ceux qui ne peuvent même plus tendre la main pour attraper une pièce de 50 centimes, ceux qu’on ne regarde même plus en passant tellement on a honte de son impuissance à leur venir en aide…

Gilbert Molinier
Berlin, le 20 mars 2020

(*) L’écriture de ce texte a été stimulée par une phrase parue ce jour de Denis Collin, philosophe, auteur de nombreux ouvrages et essais philosophiques.


[1H. de Balzac, Louis Lambert

[2Sauf dans la paroisse de Mulhouse et quelque pub new yorkais ou londonien.

[3Chacun peut remarquer que même les chiens et les chats d’hommestiques ne semblent pas affectés par le poison et n’ont pas reçu l’interdiction de se promener dans les rues de Paris… Le sinistre Castaner n’a pas encore ordonné le meurtre des chats, chiens et poissons rouges. Notation importante : les animaux comme les plantes ne sont pas affectés. Détail important complémentaire : on n’a pas encore signalé l’infection d’un ordinateur ou de quelque machine par le coronavirus. L’« homme aux écus » se frotte les mains. « Ça m’fait jouir !  » hurle Muriel Pénicaud dans sa baignoire en marbre rose.

[4Maybritt Illner, ZDF, jeudi 19 mars 2020. Le Professeur Drosten est une éminence de la médecine allemande. Au cours de cette dernière crise, il est aussi conseiller de la Chancellerie.

[5Charles Trénet, Ya d’la joie, 1938… Sans commentaire.

[6Le lecteur comprendra aisément qu’une telle guerre propre laisserait intacts bâtiments, entreprises industrielles, celle de l’acier comme celle de la… chimie, etc.

[9Franceinfo, 19 mars.

[10Franceinfo, 19 mars.

[11Cécile Rousseau, « Hôpital public. Des dizaines de milliers d’emplois et 69 000 lits supprimés en quinze ans », in L’Humanité.fr, le 19 mars 2020.

[12C. Coq-Chodorge, M. Turchi, R. El Azzouzi, A. Rouget, in Mediapart, le 20 mars 2020.

[14Situation Sanitaire Exceptionnelle, ndlr

[15On dit qu’il y a une dizaine de milliers de cas d’infection du coronavirus. Or, jusqu’ici, on ignore les critères qui permettent de déterminer si une personne est infectée ou non.

[16Allocution du président de la République du lundi 16 mars 2020.

[17Édouard Philippe, in France-Info, le 18 mars 2020.

[18https://www.liberation.fr/depeches/2020/03/18/des-obseques-en-tout-petit-comite-consequence-dechirante-du-confinement_1782222 AFP, « Des obsèques en tout petit comité, conséquence déchirante du confinement », in Libération.fr, 18 mars 2020.

[21Le Point.fr, le 18 mars 2020

Messages

  • allez sur le site mondialisation.ca plusieurs articles documente bacteriologues japonais taiwanais apportent les preuves prouvant que ce virus s’est repandu depuis l’ete 2019 aux usa
    bonne lecture

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