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2015 - 2019 : Funeste trajectoire

… Lorsque FI et la « gauche » en général se rangent derrière l’islamisme politique au nom des libertés

mercredi 6 novembre 2019, par Jacques COTTA

Deux fanatiques islamistes ont fait irruption le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo, décimant sa rédaction. Ils venaient "venger Allah".

Dans les jours qui ont suivi, des voix se sont élevées :

"Charb, tu as été assassiné, comme tu le pressentais, par nos plus anciens, nos plus cruels, nos plus constants, nos plus bornés ennemis : les fanatiques religieux, crétins sanglants, qui vocifèrent de tous temps : "A bas l’intelligence ! Vive la mort !".

Ca avait de la « gueule », ça tapait juste non ?

Dans les jours qui ont suivi, d’autres ont applaudi le massacre de Charlie. Les dessinateurs et rédacteurs n’avaient-ils pas mérité leur sort, à force de caricatures, de blasphèmes ?

Alors la même voix s’est élevée :

"Charb, ils n’auront jamais le dernier mot, tant qu’il s’en trouvera pour continuer notre inépuisable rébellion".

Le panache, la détermination, le courage était alors au rendez-vous.

Mais dans les mois, les années qui ont suivi, la bataille politique, ouverte ou souterraine, a fait rage. L’islamisme politique poursuit son oeuvre. Par la terreur lorsque un bras armé par l’idéologie mortifère frappe. Par les symboles, lorsqu’il s’agit de gagner à cette cause les bons sentiments qui ne comprennent plus rien à ce qui se déroule sous nos yeux. Il y eut les épisodes "Burkini", les épisodes « voiles" qui au nom de la « liberté vestimentaire » tentent d’enrôler ici sous l’uniforme, celui-là même qui opprime des centaines de milliers de femmes à travers le monde. Il y a les épisodes "prêches", autant de provocations censées enfoncer le clou dans la chair de la démocratie, de la laïcité.

A l’époque de Charlie, le même avait déclaré :

"Et il s’en trouvera toujours (pour continuer notre inépuisable rébellion) , parce que tu as fait ta part de travail pour qu’il en soit ainsi, ton crayon à dessin entre les dents".

C’était Jean Luc Mélenchon qui parlait ainsi, celui qui aurait condamné à l’époque la manoeuvre grossière d’une manifestation derrière les salafistes en costume, les imams en tenue, les voiles en exergue. Celui qui aurait opposé le triptyque de la république, liberté, égalité, fraternité auquel il n’aurait pas manqué d’ajouter la laïcité.

Ce Mélenchon là n’est visiblement plus. Son hologramme l’a tragiquement remplacé. Il appelle avec la FI a manifester, comme le NPA, les verts, et autres groupes gauchistes décomposés, derrière ou avec tous ceux qui moquaient Charlie et ses victimes et qui fêtaient leur disparition, dont celle de l’ex ami du Mélenchon d’hier, le dessinateur Charb.

Ce qui se passe là est d’une gravité extrême. L’islamisme politique en s’emparant du thème de la liberté pour mettre en valeur les symboles de son oppression parvient à duper les bons sentiments. Mais pour les responsables politiques de « gauche », il s’agit d’autre chose. Ils savent de quoi il retourne. Ils savent qui est qui. Les islamistes politiques, les salafistes, les frèristes ont un projet qu’ils ne peuvent ignorer. Et au nom d’intérêt électoraux -en seine saint denis par exemple- ou encore pour combler le vide sidéral qui les atteint, ils acceptent la dérive, déjà nettement perceptible dans certaines positions communautaristes de députés de gauche, du PS de la FI ou au PCF, ou encore dans le sort qui fut réservé aux journées d’été de la FI à Henri Péna Ruiz, qualifié de « fasciste et raciste » pour avoir critiqué l’islamisme (la croyance) tout en faisant la différence avec les musulmans (les croyants) qu’il faut défendre dans leur droit de croire.

L’abandon des principes se termine en naufrage dans les eaux les plus nauséabondes qui soient. Avec JLM, la FI et l’ensemble de la gauche vont par souci électoral pour certains, par incompréhension peut-être pour d’autres, mêler leur voix à celle des idéologues criminels, assassins de la liberté, de la république, de la sociale, camouflés derrière le voile. S’ils persistaient dans l’abandon des principes élémentaires qui fondent la république et la sociale, ceux qui s’engagent ainsi risquent fort de porter une responsabilité historique.