Après la mort, c’est-à-dire le meurtre de George Floyd à Minneapolis, une vague d’antiracisme a déferlé de l’Amérique vers le monde entier. Les Noirs sont élevés au rang de victimes universelles, et l’humanité tout entière est invitée à faire son mea culpa. Bien sûr, tout cela ne changera rien. Les Noirs américains continueront de constituer, statistiquement, la partie la plus pauvre de la population américaine et le racisme ne reculera pas d’un pouce. Les entrepreneurs identitaires s’en prendront peut-être avec un peu plus de vigueur aux « sales Blancs » et les indigénistes prôneront avec encore plus morgue le développement séparé et la non-mixité. Cet événement ne nous aura pas rendus meilleurs, mais sans doute pires.
Car cet événement n’est pas une réalité, mais un spectacle, un spectacle spontanément mis en scène par les intoxiqués au soft power américain. Un spectacle dégoulinant, une reprise de La case de l’Oncle Tom réécrite avec les mots et les symboles de la postmodernité. Comme tout spectacle avec sons et lumières (genre « Puy du fou »), il a une fonction idéologique : refouler les antagonismes de classe, refouler la réalité sociale, au profit d’une réalité prétendument « raciale ». Un spectacle qui nous invite à regarder avec attendrissement la pourriture du lumpenprolétariat des « quartiers » et la conquête progressive d’une partie de notre pays par l’alliance des caïds et des islamistes. Pendant ce temps, les soignants de toutes origines (le personnel des hôpitaux est un assez bon reflet de la population française) doivent se préparer à subir le « Ségur de la santé », c’est-à-dire le « plus vite » et « plus fort » promis par l’ignoble Véran. Pendant ce temps, il y a un million de chômeurs de plus et en particulier parmi les jeunes non qualifiés, de toutes origines. Pendant ce temps, la misère réelle s’étend et les banques alimentaires croulent sous les demandes, des « blancs » et des « noirs ». Mais ne regardez pas de ce côté-là. Regardez le spectacle mis en scène par le capital et son « extrême gauche ».
Denis Collin — le 7 juin 2020
Messages
1. Le spectacle des bons sentiments, 8 juin 2020, 13:22, par Antonio
Donc ce qui vient de se passer aux USA suite à l’assassinat de George Floyd ne se résumerait qu’à un... ,spectacle dégoulinant ! Que les gens se posent des questions, une fois encore, et sans doute on en aura pas fini de se les poser, sur la condition du noirs aux USA, et dans d’autres pays tels que le Brésil, en Afrique du Sud, en France et ailleurs ne serait qu’une invitation à regarder avec attendrissement, etc etc... En tant qu’hommes pouvons-nous assister à ces événements avec un regard purement matérialiste ? On ne peut pas savoir d’avance ce que tout ça va entraîner par la suite. L’Histoire en en train de se faire et la conscience des hommes aussi. Et ceux-ci n’agissent pas toujours en dernier ressort qu’à des motivations égoïstes.
1. Le spectacle des bons sentiments, 9 juin 2020, 08:31, par Denis COLLIN
Un proverbe dit que le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions. Les opérations de repentance font partie de ces étapes du chemin de l’enfer. Antonio, tu n’as pas à te repentir des crimes de l’impérialisme portugais, me semble-t-il. Je n’ai pas à me repentir de l’action de la France en Algérie. Ni ma famille, ni moi-même n’avons "fait suer le burnous". Le seul bénéfice de la colonisation française fut que le vin d’Algérie a ruiné une bonne partie des viticulteurs. Ceux qui ont organisé la colonisation et en ont bénéficié ne sont pas aujourd’hui au banc des accusés. Les gens qui mettent un genou par terre ou qui s’enchaînent, aux Etats-Unis ou en France, ont-ils trafiqué des esclaves, les ont-ils fait travailler dans des champs de coton ? Non, évidemment ! Mais voilà qu’ils se sentiraient coupables de crimes qu’ils n’ont jamais commis ? Cette responsabilité collective pour l’histoire passée est une invention extravagante et ravageuse qui n’a pas d’autres buts que dire aux ouvriers "blancs" : taisez-vous, vous êtes coupables, vous des êtes exploiteurs. Opération idéologique montée de toutes pièces par les entrepreneurs indigénistes et leurs commanditaires.
Histoire de rire, je te propose d’inverser les choses. Pourquoi tous les autres peuples de la Terre ne feraient-ils pas des offrandes pour remercier les Européens d’avoir inventé les droits de l’homme, la vaccination, la médecine moderne, le téléphone portable et l’internet ? (On peut continuer très longtemps la liste) On pourrait aussi proposer une bonne fois pour toutes que les Turcs reconnaissent le génocide arménien et les Arabes la traite négrière mais aussi les razzias en Europe, les pillages, les captures pour réduire en esclavage que les Européens du Sud ont du subir. Les Yankees manifestent-ils pour se punir de leurs crimes au Vietnam, en Amérique Latine ou au Moyen Orient ? Si l’histoire devient un tribunal, il risque bien d’être très encombré.
Dernier point : les Etats-Unis ont aboli officiellement la ségrégation raciale il y a un de demi-siècle. En France, un maire de Paris, quelques grands écrivains, des députés, des ministres et le président du Sénat étaient noirs. On pourrait éviter de tout mettre sur le même plan.
2. Le spectacle des bons sentiments, 11 juin 2020, 11:52, par cévenole
"En France, un maire de Paris, quelques grands écrivains, des députés, des ministres et le président du Sénat étaient noirs. "
les grands écrivains, les députés, le président du sénat OK... mais le maire de paris je ne trouve pas ??
1. Le spectacle des bons sentiments, 11 juin 2020, 14:27, par Denis COLLIN
Saveriano de Heredia mort en 1901. Cousin des deux José-Maria de Heredia (un poète français et un poète cubain) il a été député, ministre et président du Conseil de Paris sous la IIIe République !
3. Le spectacle des bons sentiments, 11 juin 2020, 12:23, par Jean Paul B.
Bonjour,
je souscris à l’analyse de Denis Collin et je pense que l’écho donné à la "repentance" par les médias des sponsors de Macron n’a qu’un seul objectif :
occuper "le temps de cerveau disponible" des citoyens pour les empêcher de comprendre que la crise sanitaire se transforme déjà en crise économique majeure et que de nombreux emplois (de ces mêmes citoyens !) vont mourir et ce nombre sera très largement supérieur au nombre de morts causés par l’épidémie.
Le pays fonce vers l’abîme.
Pour l’Oligarchie, qui a mis en place ce Petit Prince uniquement pour sauvegarder ses intérêts, c’est surtout cela qu’il faut dissimuler aux braves gens afin d’éviter que leur colère ne balaye tout.
Alors elle utilisera tout pour créer la confusion dans les esprits dans le seul but d’empêcher de réfléchir, de s’unir et enfin d’agir pour le bien du plus grand nombre sans distinction d’origines.