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L’hydre a trois têtes a l’assaut de la république

Un article de Dejan Kuzmanovic

samedi 7 novembre 2020

Dejan Kuzmanovic a publié sur sa page Facebook cet article que nous reproduisons ici avec avec son accord. Il fait suite aux débats sur la fiction de Valeurs Actuelles consacrée à Danièle Obono. Il a animé le "groupe d’appui" à la FI, JR Hebert, dissout pour avoir voulu d’intéresser de trop près à l’infiltration islamiste dans les syndicats. Il est aujourd’hui membre de République Souveraine.

L’hydre a trois têtes a l’assaut de la république

Mea culpa

Il est grand temps qu’il s’exprime ce troisième administrateur du groupe J.R. Hébert. Qu’il donne son point de vue (très tardif) concernant la soi-disant plus que scandaleuse « Fiction », dans laquelle notre inconsolable mais si privilégiée (par la République) Mme la Députée Danièle Obono apparaît dans le rôle d’une courageuse et ô combien résistante VICTIME de ces horribles commerces et transports d’êtres humains.

D’une part, sous l’emprise d’une ébauche de « réflexion collective » de ne plus tolérer sur notre « mur » des intervenants qui confondent volontairement la critique salutaire et absolument nécessaire de courants extrémistes d’où qu’ils viennent avec le malin plaisir de cracher leur venin raciste sur « le Juif », « l’Arabe », « le Blanc souchien », « le Musulman »…, mais aussi de jeter l’opprobre sur des personnes fragilisées, notamment des femmes, trop souvent obligées de pratiquer différentes formes de « régressions fécondes »…

Et, d’autre part, suite à cette merveilleuse soirée enivrante de débats passionnants, de poésie, de sardines grillées, de musique d’ici et de la lointaine/proche Kabylie et, bien entendu, de toutes sortes de breuvages dionysiaques à consommer sans trop de modération…

Après tout cela donc, le lendemain, je me suis laissé guider (sans avoir lu ladite « Fiction », ni même vu les photos de la « Déesse enchaînée ») par mon gentillet humanisme « anti-théorique » sans frontières, j’ai commis le « crime », j’ai cosigné le texte qui condamne sans ambages le « racisme décomplexé » des journalistes de VA… Je ne regrette pourtant rien. Vaut mieux pêcher par « humanisme » que par « barbarisme »…

Cependant, après avoir (pour la première fois de ma vie) acheté VA et enfin lu le texte incriminé, je fus obligé de m’accorder une fois de plus le qualificatif d’incurable « maso puissance 10 ». Car à ma stupéfaction, bien déçu, je n’ai pas réussi à trouver grand-chose permettant d’arrimer ce « roman illustré » à une quelconque « odieuse ou/et répugnante » attaque raciste de VA.

Une telle « lecture » de ladite Fiction ne résout cependant rien, ne répond à aucune des questions épineuses telles que : Quelle « mouche » a-t-elle pu si fortement piquer « la Magnifique » (dixit JLM) pour qu’elle se mette à hurler contre le présumé effroyable racisme « souchien » ? Qu’est-ce qui a pu provoquer cette irrationnelle et instantanée mobilisation (moins solidaire tu meurs) de la « Sainte-Alliance » (présidée par notre Jupiter national et la « Personne sacrée » locale) permettant à la sinistre Porte-parole du PIR, Mme Houria Bouteldja, de réunir à Trocadéro ses propres troupes, « des colonisés de l’intérieur » ainsi que la crème des « anti-racistes blancs », des « souchiens convertis » (les députés de la FI en tête) sous la bannière : « Tous contre le racisme décomplexé de la droite extrême » ?

Je vais me permettre ici de « dévoiler » (après probablement tant d’autres) en quoi consiste la soi-disant impardonnable faute de Valeurs Actuelles.

En mettant l’accent sur l’existence incontestable des esclavagistes « autochtones » de l’Afrique subsaharienne et de leurs « complices », des esclavagistes dits nord-africains, tout en présentant les esclavagistes blancs sous la forme plutôt enjolivée de quelques missionnaires, lesquels guidés par leur « humanisme chrétien » achetèrent les esclaves afin de les convertir puis de les maintenir dans une soi-disant plus heureuse servitude, ces « affreux souchiens de droite » donc, ont eu « le culot » de poser leurs « sales pattes » sur le fonds de caisse idéologique du PIR. Ils ont commis un « sacrilège », en essayant très maladroitement de relativiser le « point de vue » d’une seule catégorie d’ « esclavagisés et colonisés », en fait, le point de départ et en même temps le point nodal du sacro-saint projet politique visant la prise de pouvoir, le « Programme politique décolonial » qui, depuis une bonne quinzaine d’années, coordonne et guide les actions de cette « Hydre à trois têtes », de cette - de mieux en mieux structurée, de plus en plus puissante et omniprésente - mouvance, composée des coriaces indigènes de la République, des extrêmement efficaces zélateurs de l’Islam politique conquérant (sans oublier ses officines qui « chérissent » le terrorisme et la Guerre sainte) et enfin de très récents alliés, des « spécialistes en casse du tout étatique », notamment les Blacks Blocks !

LE PERE « BIOLOGIQUE »

Avant d’exposer un certain nombre de « points nodaux » du dit projet politique, le minimum de politesse oblige à rappeler le « noyau dur » de ses concepteurs. Outre la Gardienne de l’orthodoxie doctrinale du « racisme inversé », Mme Houria Bouteldja, qui ne veut pour rien au monde « l’intégration par le foot et le jambon », on y trouve : le sociologue Saïd Bouammama, l’historien Youssef Boussoumah, et quelques trotskystes côté LCR/NPA… Il n’en reste pas moins que le père « biologique » du « Programme politique décolonial » est indéniablement M. Sadri Khiari.

Issu d’une famille de communistes (son père a été longtemps Secrétaire général de l’Union syndicale des Travailleurs tunisiens), ce « fils prodige » baigne dès son plus jeune âge dans la littérature aux différentes couleurs marxistes et ne tarde pas à s’engager dans la mouvance d’extrême-gauche du pays natal. Au vu cependant des résultats plutôt médiocres concernant notamment la mobilisation da la classe ouvrière tunisienne sous la bannière de la « Quatrième internationale », il finira par déchanter…

Toujours cependant « possédée » par cette irrésistible volonté de se lancer dans de nouvelles aventures « révolutionnaires », cette « plume » la plus douée de la pensée indigène décoloniale - censée démasquer et déconstruire l’hégémonie de la pensée de « l’homme blanc, européen et chrétien » - décide de « planter son drapeau » dans le pays qui, selon elle, s’acharne à préserver les vestiges de sa longue tradition coloniale et impériale, cette plume décide donc de s’installer en France qu’elle ne tardera pas à traiter publiquement de pays du « racisme systémique ».

C’est pourtant dans ce pays que M. Sadri Khiari a pu, avec ses fidèles compagnons et sans entrave aucune, chercher et réunir « les ingrédients » nécessaires permettant la mise en exécution du foldingue projet islamo-communautariste : lancement en 2005 du Mouvement des Indigènes de la République (MIR) et création en 2010 du Parti des Indigènes de la République (PIR).

Soulignons ici que très tôt, avant même la création du PIR, navigue dans ces eaux « indigénistes » en qualité « d’apprentie sorcière », une jeune soi-disant descendante des « esclavagisés et colonisés », laquelle a réussi un immense exploit : atteindre (en un très court laps de temps) le plus haut niveau au sein de l’oligarchie de la FI et le sommet dans la hiérarchie des élus de la République (selon elle) toujours coloniale et affreusement raciste : la balbutiante marxo, bolcho, trotsko et finalement islamo-communautariste, l’inconsolable « Victime » du « racisme blanc souchien décomplexé », la première Députée issue de la convergence FI/PIR, Mme Danièle Obono (1).


PROGRAMME POLITIQUE DECOLONIAL

Mais enfin, qu’y a-t-il dans ce programme de si « génial » pour que pratiquement toute la gauche - du NPA en passant par la FI, le PCF, Génération.s, jusqu’à ce méli-mélo bobos, écolos, socialos dits progressistes - s’en inspire, se mette à privilégier le « sociétal » au détriment du « social », épouse les agissements et combats recommandés par l’avant-garde des « colonisés de l’intérieur », s’imaginant ainsi que leurs maigrichons contingents électoraux vont prendre du volume ? qu’y a-t-il pour qu’on avance des niaiseries à dormir debout, telle par exemple le « projet illuminé » de Mme Priscilla Zamord (tête de liste EELV aux municipales à Rennes) d’une « écologie qui ne soit pas que blanche (sic) mais verte et populaire » ?… 

Une réponse rationnelle est d’autant plus difficile à formuler quand on prend connaissance de ces quelques « pépites » hallucinantes contenues dans « l’Alternative globale qui n’est ni de droite ni de gauche, qui est décoloniale  » :

- Nous voulons le pouvoir

« Un programme politique décolonial devrait débuter par la question centrale…, sans laquelle il n’y aura pas de décolonisation, c’est-à-dire la question du pouvoir »… « Il est absolument nécessaire pour un programme politique décolonial de commencer par affirmer Nous voulons le pouvoir’ !  ». « Dans la durée, j’espère que les conditions seront réunies pour que nous puissions envisager un ‘tous ensemble’ décolonial, capable de prendre le pouvoir puisque tel est le but d’un parti politique » ; 

- Perspective historique et son point de départ

Ce programme « ouvre » une « perspective historique large et globale, commencée autour de 1492, qui part du point de vue des colonisés et des esclavagisés luttant contre la domination impériale et non du point de vue de la classe ouvrière luttant contre la bourgeoisie, ni de la bourgeoisie luttant contre l’aristocratie et le féodalisme. Et cela même si on suppose que la domination impériale a pour fondement le capitalisme en marche ou établi ». On a ici déjà le prélude à l’annonce de la primauté de la lutte des races au détriment de la lutte des classes.

- Faire table rase des valeurs portées par les Lumières

« Faire table rase des valeurs d’humanisme, d’égalité, de liberté, d’émancipation, portées par les Lumières et à sa manière par la gauche ». Car étant « blanches », ces valeurs, façonnées par « l’eurocentrisme » outrancier de la pensée blanche hégémonique, participent du processus d’infériorisation raciale (sic), à travers lequel elles acquièrent la qualité d’unités de mesure de l’évolution humaine, désignée également sous le vocable de « valeurs universelles ».

- La République est coloniale

Ainsi donc, une fois dévoilée la « participation » des valeurs « universelles » (parce que « blanches ») au « processus d’infériorisation raciale », les foudres de « la critique décoloniale » se sont logiquement abattues sur la plus précieuse invention de la Grande Révolution, sur ce que « l’oppresseur blanc » tente d’universaliser, sur la République une et indivisible, sociale, laïque et de souveraineté populaire.

D’une telle « représentation » du dit modèle d’organisation politique, les dirigeants autoproclamés de « l’ensemble des populations indigènes » n’ont rien à cirer. Ils persistent : Notre critique a dévoilé au grand jour « le caractère colonial de cette république et les rapports de pouvoir raciaux et impériaux sur lesquels elle repose  » ! Elle tient donc la place centrale dans le système de domination postcoloniale ; elle perpétue « l’incarnation de l’oppression raciste » : l’impitoyable tradition assimilationniste… Cette « République à la sauce jacobine » et son support « l’Etat raciste » doivent disparaître.

- Nous ne bougerons pas

Les « colonisés de l’intérieur » vivant sur le sol français entretiennent depuis bien longtemps des relations fructueuses (politiques, idéologiques, organisationnelles, d’agit-prop et bien évidemment de soutiens financiers) avec de nombreuses « officines », notamment américaines, dont le « premier souci » est de présenter la France comme « le pays le plus raciste au monde ». En dépit de cela et contrairement aux stéréotypes véhiculés par certains « anti-racistes blancs », le PIR n’est point subjugué par le modèle anglo-saxon. Cette forme de communautarisme est jugée trop ségrégationniste et raciste :

« Dès que nous évoquons cette question, on nous balance à la figure le spectre du communautarisme à l’anglo-saxonne. Je ne crois pas que ce modèle soit intéressant pour nous - il n’y qu’à voir l’ampleur des discriminations raciales en Grande Bretagne et aux Etats-Unis - mais en tout état de cause, il semble de plus en plus clair que le modèle républicain français doit être dépassé »… « A partir du moment où un groupe d’indigènes plante son drapeau sur le sol français et dit ‘cette terre est désormais aussi la mienne’, en notre nom nous devons être partie de l’Etat, voici notre alternative globale, qui n’est ni de gauche ni de droite, qui est décoloniale ».

- Communautarisme bien racisé

La réécriture (plutôt mutilation) de l’histoire « façon khiariste », ce procédé partant « du point de vue des esclavagisés ou/et colonisés » a débouché sur un plutôt farfelu « Idéal type » qui « autorise » l’affirmation : la société française est intrinsèquement raciste  ! Car (selon cette « modélisation »), elle préserve en son sein de puissants mécanismes de reproduction de « groupes statutaires, prénommés « les races socialement construites » et leur hiérarchisation notamment entre « Blancs » et « non-Blancs ». La lutte de races « surdétermine » tout le reste, notamment la lutte de classes.

C’est là que les « alchimistes » de l’Indigénat clament haut et fort que le conflit cardinal oppose, d’un côté, les oppresseurs, les hommes blancs portant tous les stigmates de leurs ancêtres esclavagises et colonialistes et, de l’autre, « les damnés de la terre », les dominés, outrageusement oppressés, privés même de dignité, d’une partie donc de la population des quartiers populaires une fois de plus « présélectionnés » et regroupés par leur (plutôt autoproclamée) avant-garde au sein de la « communauté des noirs, arabes et musulmans » (sic). Aux dernières nouvelles, il se peut qu’on « autoriserait » les Roms à en faire partie.

- l’Islam est décolonial

A ce niveau de « production théorique » ont surgi d’épineuses questions : que faire pour que les populations « présélectionnées », mais néanmoins toujours si dissemblables, ces noirs, arabes et musulmans largement atomisés et comme tant d’autres « banlieusards » réfugiés dans l’abstentionnisme, que faire pour que « les colonisés de l’intérieur » rejoignent la future majorité décoloniale, ce grand collectif de « commun destin », au sein duquel ils pourraient acquérir la volonté d’agir ensemble ? que faire pour que ce conglomérat « en soi » se transforme en communauté « pour soi », capable d’affronter dans les rues ou/et dans les urnes « la blancheur pourrie » ? La réponse à ce questionnement ne se fait pas attendre.

M. Sadri Khiari décrète : « L’ISLAM EST DECOLONIAL »  ! Autrement dit, l’Islam politique serait ce « ciment spirituel », le seul à même de souder, unir et mettre en état « d’effervescence » les populations de foi musulmane des banlieues : « Pour les musulmans dans les quartiers, leur volonté d’appliquer les préceptes de l’Islam selon les interprétations qui sont les leurs ne relève généralement pas d’une action de résistance politique. Et pourtant leur choix bouscule profondément les équilibres républicains, développe de nouvelles formes de solidarité collective inter-indigènes et met en tension les rapports raciaux ».

Cet important travail d’« éducation populaire », d’embrigadement, d’inculcation des canons « sacrés » de l’islam politique, mais aussi des préceptes concernant la vie quotidienne, la manière de vivre, les habitudes, les comportements, us et coutumes propres aux rétrogrades, misogynes et oppressants patriarcats arabo-musulman ou/et ottoman, a donc été « conféré » aux très puissantes organisations « pour la propagation de la foi », aux extrêmement efficaces prédicateurs des bonnes paroles d’Allahou Akbar.

Bien vu « camarade » Khiari. Car, il est vrai que tout au long de ces quarante dernières années, l’essor continu de diverses pratiques de « réislamisation » à l’œuvre dans la société française a pris les proportions d’un phénomène social et politique d’importance nationale. Très nombreux sont les acteurs politico-religieux qui y participent. Sur une liste qui n’est point exhaustive, on trouve sur le devant de la scène les Frères musulmans, les salafistes aussi bien quiétistes que les va-t’en guerre adeptes du wahhabisme ou/et takfirisme, les militants pro-Hamas, les fondamentalistes de Tabligh, le courant Milli Görüs - une sorte de « frérisme à la sauce ottomane » - qui gère l’ensemble de mosquées turques à l’étranger. En France, ce courant islamiste est représenté par nombre d’associations regroupées au sein du « Conseil pour la justice, la légalité et la paix » (Cojep), par son émanation politique le très actif (y compris au niveau électoral) « Parti égalité et justice » et par la police interne, les redoutables « Loups gris »…

Tous ces adeptes de l’islam politique sont loin d’être unanimes. En partant de leurs pratiques de « réislamisation » et objectifs à atteindre, on peut repérer - en schématisant quelque peu et sans oublier leurs interférences mutuelles - deux sous-groupes bien distincts.

Le premier essaim est le mieux représenté par les susmentionnés wahhabistes ou/et takfiristes. Ils s’enferment généralement dans des vase-clos, n’envisagent point une quelconque insertion/intégration notamment dans le système républicain, cherchent donc plutôt la confrontation, inscrivent leurs actions prosélytes dans « le temps court », dans « l’immédiateté » et mettent l’accent sur la formation de combattants fanatisés, futurs « martyres » prêts à se lancer dans l’exécution d’actes terroristes sur le sol français ou à sacrifier leurs vies (mais aussi très souvent des familles entières) en participant à la « guerre sainte » dans des contrées lointaines… L’objectif : sur les ruines des sociétés de « mécréants », bâtir des Etats islamiques, des Califats…

Au sein du deuxième sous-groupe, nettement plus grand, la place centrale est occupée par les Frères musulmans. Ce sont des islamistes qui professent une variante de l’islam politique rigoriste, en apparence et seulement en apparence « modérée » et « adaptable » à l’environnement économique et socio-politique du pays où ils ont décidé de « planter leur drapeau ». Les Frères musulmans inscrivent leurs agissements prosélytes dans la durée et visent le « confinement » de la population de foi musulmane ainsi que des nouveaux convertis dans des espaces « inter-indigènes » de « contre-société » à caractère communautaire, au sein desquels les liens sociaux et la vie quotidienne des « fidèles » sont régis avant tout par les lois islamiques supérieures aux lois de la République et des préceptes érigés dans le marbre par de décadents patriarcats arabo-musulman ou ottoman. L’idée sous-jacente qui « guide » toutes ces activités, l’objectif à long terme est la prise de pouvoir…

Profitant aussi bien de la « générosité » que des « failles » de la République et grâce à de très importants moyens financiers (dont les provenances sont bien « voilées »), tous les précités propagateurs de l’Islam politique se sont dotés - au fur et à mesure des années - de mosquées en nombre croissant et bien entendu d’imams ( recteurs, cadis…) ne connaissant souvent que des bribes de la langue française, car formés et financés pour la plupart dans des pays à très forte dose islamiste ; d’écoles sous et hors contrat dites coraniques, d’instituts d’études et recherches en « sciences islamiques », d’innombrables associations culturelles/cultuelles, de clubs pratiquant et les différentes disciplines sportives et l’endoctrinement politico-religieux ; récemment de partis politiques autonomes qui obtiennent déjà des résultats non négligeables aux élections, notamment municipales et régionales…

Au vu de tous ces déploiements, il n’est point étonnant que les islamistes se soient imposés et qu’ils soient devenus au sein de la population de foi musulmane la force politico-religieuse majeure. Déjà en 2009, M. Khiari a pu mentionner : « Même s’il ne se dit pas en termes de contestation politique, si on ne voit pas d’immenses manifestations et des grèves de musulmans, s’il n’y a pas encore de candidats musulmans drainant des centaines de milliers de voix aux élections, l’augmentation du nombre de mosquées, de barbes et de voiles constitue un phénomène politique majeur… Cet islam procède du mouvement de consolidation de la puissance politique indigène ». (2)

Aujourd’hui, en sa « douillette » pré-retraite (dans son pays d’origine), - mais toujours actif au niveau par exemple de la rédaction de rapports généraux prononcés par les porte-parole du PIR, lors de grandes réunions de l’Hydre à trois têtes, telle « Bandung du Nord » (en mai 2018) -, l’ Idéologue en chef ne peut qu’être enchanté par les grands bonds en avant réalisés par les précités mouvements islamistes.

Ainsi, il y a de plus en plus de « candidats musulmans » qui « drainent » (certes pas encore des centaines de milliers) un nombre suffisant de voix leur permettant d’être élus lors d’élections, municipales et régionales notamment. Les Frères musulmans ou/et le Parti égalité et justice se sont dotés d’une très importante « base sociale » composée de fidèles mobilisables à tout moment. Dans pratiquement toutes les centrales syndicales, le nombre et l’influence des islamistes sont en constante augmentation… Que dire de cette marée de plusieurs dizaines de milliers d’islamo-communautaristes qui entonnaient « Allahou Akbar », lors de la « Marche contre l’islamophobie » et ce, en compagnie des tragi-comiques despérados de pratiquement toute la gauche désabusée, avec en tête « le politburo » de la FI…

Persuadé d’avoir été exhaustif en énumérant lesdites avancées, j’ai été une fois de plus surpris quand une « voix » m’a averti : Pauvre blanc souchien, toi, comme la plupart des ignares de ta race « pourrie », vous n’avez encore rien vu de ce qui vous attend… Pour vous mettre au parfum, lisez le communiqué du PIR publié le 06 Octobre 2020 et surtout ce qui suit… « Nous regrettons ce départ (le repli tactique de Mme Houria Bouteldja – la remarque est de D.K.) aussi parce qu’il intervient au moment même où la lutte contre les violences policières racistes connaît de grandes avancées, que la lutte des sans-papiers gagne en force et en audience et que l’organisation d’une contre-offensive musulmane se dessine face à une islamophobie d’Etat décomplexée. Oui, le moment est celui de l’affrontement et du renforcement, pas seulement en France, des expressions autonomes du pouvoir noir et du pouvoir musulman ».

Majorité politique décoloniale

(Condition sine qua non de la prise de pouvoir)

Les principaux théoriciens de l’Indigénat ont soumis au préalable l’ensemble des institutions existantes sur le sol français et notamment les « partis politiques blancs » à une féroce critique/démolition. Ainsi, ces organisations politiques sont « partie prenante du système racial… Ils se combattent mais participent tous , à des degrés divers, à la préservation du Privilège blanc » … Parce qu’« ils sont forgés dans le moule républicain à la sauce jacobine, renforcé par la tradition assimilationniste coloniale », ces partis de « blancs-européens-chrétiens » ne peuvent pas « intégrer la réalité des collectifs sociaux ayant des attentes en termes par exemple de culture, de rapport à l’histoire, à la nation, etc… ». Autrement dit, les partis de la « blancheur pourrie » ne peuvent pas sérieusement aborder - sans aide substantielle des « colonisés de l’intérieur » - la question fondamentale d’une forme nouvelle de communautarisme à la française.

Quant aux organisations politiques de la gauche, ladite critique est moins sévère. M Khiari reconnaît qu’une partie « de la gauche de la gauche » leur a apporté ( et ce, dès 2005) un franc mais (vu les déboires organisationnels de LCR/NPA d’alors) peu significatif soutien.

Cela ne fut évidemment point suffisant car, « tant que la gauche ne reconnaîtra pas la réalité des privilèges blancs…, elle pourra lancer autant de ‘travailleurs français, immigrés, même patron, même combat’, cela sera du vent et rien que du vent, ou, pire encore, une forme comme un autre de subordination des immigrés et de leurs enfants aux enjeux propres des travailleurs blancs ».

Obsédé cependant par le pouvoir, le Gourou des indigènes ne s’abandonne jamais à la douce rêverie qu’un jour « la montagne va venir rejoindre Mohamed ». Il sait que malgré tous les efforts et démarches que l’on puisse consacrer au rassemblement et au renforcement de l’indépendance politique de l’Hydre - quoiqu’absolument nécessaires, - ils n’aboutiront jamais à la formation d’une majorité politique décoloniale, la condition sine qua non de la prise de pouvoir.

Cela étant, il est « obligé » de reconnaître que « la réalité des conflictualités raciales ne rend pas absurde toute convergence, (que) malgré des oppositions réelles, il y a évidemment des intérêts communs entre les couches populaires blanches et les indigènes, qui pourraient permettre de négocier des alliances… Penser le contraire nous conduirait d’ailleurs à une impasse stratégique. L’objectif d’une majorité politique décoloniale en France ne serait qu’une utopie de plus ».

Devant un tel problème relevant de la « quadrature du cercle », à savoir comment préserver l’indépendance politique du mouvement indigène et en même temps développer les conditions d’émergence d’une « convergence Indigènes/Blancs, incluant une perspective décoloniale », le Maître à penser conseille ou plutôt ordonne aux illustres « racisés », aux « despérados anti-racistes blancs » et bien évidemment, aux meilleurs élèves formés dans les officines de l’Islam politique conquérant, la pratique d’entrisme tous azimuts. Autrement dit, il faut investir tous les recoins de la vie économique, culturelle, politique et sociale et y prêcher afin de convertir les bonnes âmes...

Aujourd’hui, après une quinzaine d’années de pratique assidue de ce que les très prétentieux cadres de la FI ont exalté sous le nom de « méthode Alinsky » (sans jamais l’appliquer sérieusement), les susmentionnés vrais « éducateurs populaires » de l’Hydre à trois têtes ont obtenu des résultats au-delà de toute espérance. Le tsunami islamo-communautariste a infesté bon nombre d’institutions majeures de la société française (tous les niveaux de l’Education nationale et notamment les universités, les médias, les services publics, les syndicats, les entreprises… et j’en passe).

Mais, le plus grand « progrès » a été réalisé au sein du système des partis politiques de « l’Homme blanc ». En 2009, M. Sadi Khiari conseillait gentiment : « La gauche radicale devrait nous suivre plus attentivement. Cela lui ferait du bien ». Sans s’occuper trop si « Cela lui a vraiment fait du bien », force est de constater (dix ans après) que pas seulement la « radicale » mais pratiquement toute la gauche idéologiquement défigurée et plus que jamais émiettée a « suivi » plus qu’attentivement la mouvance composée des indigènes de la République, des islamistes et des spécialistes en casse du « tout étatique », notamment les Blacks Blocks.

Si les différents courants écologistes ont été « les derniers » à succomber (après donc le NPA, PCF, Génération.s…) aux chants des sirènes islamo-communautaristes, la principale force politique organisée, la France Insoumise, a depuis longtemps obtenu « la Palme d’Or » de la « régression politique inféconde », de l’adoption non seulement du vocabulaire et des thèmes favoris, mais aussi et surtout des actions et des combats à mener inspirés par l’idée de «  la convergence Indigènes/Blancs incluant une perspective décoloniale ».

Ainsi, à moins de deux ans des élections présidentielles, au sein des principales « forces politiques organisées » de la FI - Ensemble et PG - il n’y a plus de place que pour les cadres et militants « racisés ». Les points nodaux du programme qui a soulevé tant d’espoir populaire, « l’Avenir en commun », ont été « enterrés » depuis belle lurette. Le Grand chef a changé de cap. Sa garde prétorienne composée d’amateurs de « chasse aux sorcières » et d’élimination ‘manu militari’ de toute forme d’opposition a montré une efficacité redoutable… Ses députés sont devenus de farouches « sansfrontièristes », de braves « humanistes » luttant contre « l’islamophobie », des pourfendeurs acharnés du « contrôle au faciès », des « violences policières » et de toute autre forme de « racisme d’Etat », partisans de l’ « émancipation » des femmes (y compris des jeunes filles) d’obédience musulmane par le voilement et autres « régressions fécondes », les éhontés négationnistes du phénomène de l’islamisme politique, les dociles « génuflecteurs », en un mot, les valets bénévoles de l’Hydre à trois têtes

Vu cet « état des lieux », le nouveau projet politique promis pour l’année 2021 ne pourra être que la copie conforme de ce que M. Sadi Khiari prénomma « Plan global contre les inégalités raciales » ou « Programme de la libération décoloniale »… Aujourd’hui, la FI donne l’image d’un voilier à voilure réduite, à vitesse diminuée, d’un « Bateau ivre » qui gouverne de façon à dériver, car le « Grand Timonier » de 2017 est devenu l’inconsolable, souvent dépressive, de moins en moins républicaine, de plus en plus despotique, l’incontrôlable « Personne sacrée », vampirisée par ce qu’elle-même a défini comme « La Nouvelle France » !

Mais puisqu’à priori rien n’est impossible, que les miracles sont possibles même en dehors de Lourdes, que soudainement donc JLM se ressaisisse, retrouve son aura, son « charisme », ses envolées de Tribun hors pair et gagne enfin ces élections présidentielles de 2022, ce serait certes sa consécration, son triomphe, mais… « en même temps » le pire cadeau du ciel. Car, le poids de la dette contractée auprès de l’Hydre obligera « notre » Président à suivre la prédiction de Gourou de l’indigénat, à savoir, former un gouvernement décolonial dont l’objectif principal consistera à lever « les obstacles politiques, économiques, sociaux et culturels, à la déracialisation de la société française ainsi que battre en brèche le caractère impérialiste de l’Etat français »… Que restera-t-il de la République une et indivisible, sociale, laïque et de la souveraineté populaire ? Pas grand-chose !

Heureusement que ce « roman fiction » relève de l’invraisemblable. Dans le cas contraire, « Mélenchon président » resterait dans l’histoire le « triste Sire », fondateur d’une nouvelle forme d’islamo-communautarisme, cette fois « à la manière française ». Malgré tout, il mérite mieux !

1. « Mouvements décoloniaux. Entretien avec Sadri Khiari », Sadri Khiari et Danièle Obono, Contretemps, 6 octobre 2009. PS : pratiquement toutes les citations sont tirées de ce texte « mythique ». (Ce qui est dans ces citations en lettres grasses et souligné, cela relève de mon « apport »).

2. « La contre-révolution coloniale en France », Ed. La fabrique, janvier 2009, p. 128).

3. Voir également : « Un juste retour de bâton ». Entretien avec Houria Bouteldja et Sadri Khiari, réalisé par Félix Boggio Ewanjé-Epée et Stella Magliani-Belkacem, Contretemps, le 30 octobre 2012.

4. Voir surtout : les très documentés dossiers préparés par les excellents journalistes de Marianne : N° 1126, 1152, 1174, 1178, 1179, 1197, 1213, 1215, 2020.