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L’anti-france à l’oeuvre

lundi 1er novembre 2021, par Jacques COTTA

A six mois des élections présidentielles, une série de thèmes imposés par les états majors politiques et propagés par les médias sont censés occuper l’espace de discussion. Les prénoms francisés, le danger climatique, le grand remplacement, l’interdiction de jouets « genrés » pour les enfants ou autres inventions du wokisme américain qui prône la dictature de minorités sur la société, n’ont d’autre but que de camoufler l’essentiel. Voir ici

L’essentiel ? La France comme nation, la République qui se réclame des principes d’égalité, de fraternité, de liberté, ou encore de laïcité, sont aujourd’hui mises en danger par l’anti-France coalisée. Voilà l’essentiel !

L’anti-France est en effet à l’œuvre, sous différents visages, sous différentes étiquettes. L’anti-France, ce parti informel fait de sigles divers, qui dénie notre souveraineté au nom de la mondialisation capitaliste, ce parti est bien celui de l’étranger, celui du capital financier sans frontière, sans principe, sinon celui de servir ses intérêts exclusifs sans retenue.

L’anti-France, ce sont en réalité ceux qui à « droite », mais aussi à « gauche », considèrent que la France bâtie sur des réalités sociales a fait son temps. Tout y passe sous des vocables parfois différents, mais dans une direction identique. Cette anti-France remet en cause, par tous les moyens, jusqu’à faire tirer sur le peuple, le ciment qui permet de vivre ensemble, les acquis et réalisations arrachées par les générations passées toujours au prix d’efforts couteux, parfois au prix de leur vie.

Les tenants de l’anti-France rivalisent pour réclamer la liquidation des retraites, c’est à dire de la vie des millions de salariés, de travailleurs qui aujourd’hui subsistent avec quelques centaines d’euros par mois après des années de labeur.

Les tenants de l’anti-France se bousculent pour réclamer la baisse des allocations chômage rendues responsables de « l’oisiveté » de millions de chômeurs, qualifiés de parasites, qui ne seraient sans emploi que par plaisir pour profiter de la « générosité » de l’état.

Les tenants de l’anti-France font mine de s’opposer à coup de chiffres pour savoir si ce sont 200 000, 300 000, 500 000 postes de fonctionnaires, ou plus encore, qu’il faut supprimer au plus vite au nom des comptes publics. Où, dans la santé, la sécurité, la justice, l’éducation ? Des hospitaliers, des policiers, des juges, des professeurs ? Peu importe où ! D’ailleurs le déclin comme conséquence des politiques menées est déjà fortement engagé.

Les tenants de l’anti-France sont à l’œuvre. Depuis 1984 ils ont liquidé plus de 100 000 lits dans nos hôpitaux, ils ont réduits nos capacités sanitaires, ils découragent aujourd’hui des milliers de vocations en jetant à la rue infirmiers, aides soignants ou encore médecins.

Les tenants de l’anti-France ont aussi à leur palmarès la destruction de l’éducation nationale bien engagée, avec des résultats en chute libre, un fonctionnement dont est de fait bannie la laïcité, ou l’égorgement « d’apostats » devient une discussion autorisée, à peine réprimée.

Ils ont des points de repère commun, dont la nécessité de liquider les moyens de production, de délocaliser au nom de la compétitivité, de la chasse aux couts, en premier lieu de ce qu’ils nomment le cout du travail. Le salaire est leur ennemi, le contrat de travail aussi. Ils peuvent arborer avec fierté leur capacité à avoir créé plus de dix millions de travailleurs pauvres dans une relative stabilité. Ils visent maintenant ensemble le gros morceau qui reste à dévorer. Après l’industrie, après le bradage de nos fleurons, de notre patrimoine, ils veulent s’attaquer aux milliards que représente la protection sociale sans laquelle des millions de français verront leur vie abrégée.

Ces tenants de l’anti-France se définissent par leur programme, par leurs objectifs. Ils combattent de toutes leur force pour défaire notre histoire, celle qui va notamment du front populaire à la libération et au conseil national de la résistance dont les mesures seraient aujourd’hui à détruire. Chacun les reconnaitra sans grande difficulté. De droite ou de gauche, il n’y a que l’enrobage qui les différencie. Certains voudraient les cantonner aux frontières de « l’extrême droite ». Le dernier chouchou des médias en serait la figure parfaite, au point de se voir valorisé aujourd’hui par une gauche qui en fait son ennemi principal, alors qu’il n’est qu’un parmi tous les autres, sur un programme ultra libéral et autoritaire qui désire réhabiliter les pages sombres de notre histoire, qui ose condamner la grande révolution de 1789 fondatrice de la Nation politique pour « le tort d’avoir modifié l’ordre féodal dans lequel chacun était à sa place, y restait, et remplissait la fonction pour laquelle il était destiné ».

Malgré les apparences qui portent peu à l’optimisme, cette anti-France n’a pas partie gagnée. Elle vise la liquidation de tout ce à quoi les travailleurs, les salariés, les jeunes, les retraités sont attachés. Pour l’emporter il faudra une victoire décisive sur le terrain de la lutte des classes qui ne saurait être limité au seul terrain électoral. C’est d’ailleurs en cela que les élections prennent toute leur importance. Plus que l’élu qui sortira des urnes, c’est la force qui pourra se construire dans l’épreuve, qui conditionnera l’avenir. Voilà pourquoi la campagne d’Arnaud Montebourg pour la reconquête de notre souveraineté, l’inversion des normes européennes, la réindustrialisation, la revalorisation des métiers et des salaires des travailleurs, des salariés, la réhabilitation de l’éducation, et quelques autres mesures mérite une attention particulière qui dépasse le seul résultat sorti des urnes.

Jacques Cotta
Le 1er Novembre 2021

Messages

  • Bonjour Jacques,

    Je partage tout à fait ton point de vue.
    Merci pour tout le travail d’analyse que tu mènes notamment avec Denis.
    Vos éclairages sont salutaires.

    Bien fraternellement.

    Didier

  • Très bon article, comme d’habitude ! Mais la fin de ce texte me laisse songeur : En aucun cas Montebourg ne représente une issue ou un choix pour les prochaines élections présidentielles. Si son constat est juste, il manque le principal moyen, à savoir la nécessaire reconquête de notre souveraineté. OR, Montebourg prétend rester dans l’UE du capital, comme tous les autres candidats ayant de vagues chances d’avoir les 500 signatures. Notre système électoral est conçu pour élire des personnes sélectionnées par le capital... Dois-je rappeler que Montebourg est un "young leader" ???

  • Bonjour,
    d’accord sur presque tout sauf sur la fin du billet qui vient gâcher la fine analyse en essayant de nous vendre la candidature Montebourg !
    En effet, Montebourg en plus d’être un Young Leader est aussi imposteur comme tant d’autres (https://dictionnaire.lerobert.com/definition/imposteur) car il sait très bien qu’en restant dans l’UE, il renonce définitivement à la Souveraineté Nationale et en l’absence de Souveraineté Nationale (qui inclut la Souveraineté monétaire !), les représentants du Peuple français resteront contraints de légiférer dans le respect du droit "européen" (cf. le bras de fer actuel entre le Tribunal Constitutionnel de la Pologne et la Commission de Bruxelles !).
    Conclusion : Le premier point du programme d’un candidat à la présidentielle à examiner attentivement sera le suivant :
    restons-nous ou sortons nous de l’UE ?
    Si ce point n’y figure pas ou la réponse est "nous restons", inutile d’en poursuivre la lecture car nous sommes sûrs d’être en présence d’une arnaque !

  • Cher Jacques bonjour,

    Fidèle lecteur de La Sociale, j’en apprécie les articles, les analyses dont les tiennes Jacques, à commencer par tes éditos oraux. Cette fois-ci cependant, je reste surpris (pour le moins) de cette montebourgmania assez soudaine. Que La Sociale soit assez anti-Mélenchon, c’est son droit et bien souvent, je suis d’accord avec les points de critique formulés à l’encontre de La France Insoumise - dont par ailleurs, le programme ne manque pas d’intérêt, nonobstant les points aveugles qui le caractérisent : pas la place de détailler - mais de là à trouver intéressant celui qui participa aux politiques de Hollande - avant de se faire éjecter -, il y a un pas que tu franchis, que je n’emboîterai pas. Ayant parcouru, le livre de cet ex-ministre, "L’engagement", je n’ai rien trouvé qui s’inscrive dans une perspective anticapitaliste à commencer par le fait que rien de ce qu’il propose ne remet en cause ce rapport inégalitaire par excellence que représente le rapport salarial. Dans "Frustration", une critique est d’ailleurs assez intéressante, qui met en relief le profil de ce candidat à la présidentielle.(https://www.frustrationmagazine.fr/montebourg/). vraisemblablement tu en auras pris connaissance ou du moins, je t’invite à le faire ainsi que celles et ceux qui sont séduits par l’ex-ministre du "Redressement productif".

    Merci à toi, Jacques, en tout cas ainsi qu’à l’équipe de La Sociale, à vous qui apportez un air frais salvateur dans ce contexte général dégueulasse.

    Bien amicalement,

    Gilles.

  • Bonjour. Je partage l’avis de certains camarades ci-dessus(comme celui de Gilles). Montebourg n’est qu’une "couille molle " réformarde de plus ! Je m’étonne que toi-Jacques-, ainsi que Denis Collin, vous bétifiez sur ce type, qui ne fera pas mieux qu’un Mitterrand ou un Jospin, un Rocard ou un Fabius ! C’est dommage car je suis aussi tes chroniques et là tu te fourvoies ! Amicalement. jm Toulouse

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