À la suite des Lumières et des philosophes progressistes du XIXe siècle, nous avons cru que l’Homme, contrairement aux animaux, n’était pas pétri d’instincts qui lui disaient que faire et comment se comporter, notamment en groupe, mais au contraire, qu’il était tout entier fait de son intelligence et de son expérience.
L’anthropologie, au cours du XXe et du XXIe siècles, nous a pourtant montré à travers des études et des expériences que la chose n’était pas aussi claire, et que les humains étaient aussi programmés de manière instinctuelle pour réaliser un certain nombre d’actes sociaux, et qu’il y avait une dimension – pour reprendre le terme d’Étienne de La Boétie – de « servitude volontaire » inscrite génétiquement dans le cerveau humain.
Ainsi il a été réalisé il y a quelques temps aux États-Unis une expérience fascinante, dont la vidéo est visible sur les réseaux sociaux.
Une dame est convoquée dans une grande salle d’attente, spacieuse, dans laquelle se trouvent autour d’elle une dizaine de comédiens. Une cloche va sonner de manière irrégulière environ toutes les minutes ou toutes les deux minutes et les comédiens vont se lever alors qu’ils sont en train de lire, de regarder leur téléphone ou d’avoir d’autres activités que l’on pratique dans une salle d’attente. Ils vont se lever tous en même temps puis se rasseoir quelques secondes plus tard. Il faudra environ cinq minutes pour que la dame se lève quand la cloche tintera et se rassoie ensuite exactement au même rythme que les comédiens.
Un par un ces comédiens, qui paraissaient avoir rendez-vous avant elle, quittent la salle d’attente et elle se retrouve seule. Pourtant lorsque la cloche sonne elle se lève puis se rassoit, elle reste seule cinq minutes et à chaque tintement de la cloche, elle continue à pratiquer le rite qu’elle avait vu pratiquer précédemment.
On fait entrer ensuite dans cette salle d’attente, une par une, des personnes qui ne savent absolument pas qu’elles participent à une expérience, tout comme cette dame, mais pensent avoir un rendez-vous administratif, médical ou professionnel.
La première mettra quatre ou cinq minutes pour se lever elle aussi à la sonnerie de cloche, la seconde mettra à peu près le même temps et lorsque ces personnes seront dix, elles se lèveront toutes les dix lorsque la cloche tintera. Il n’y a plus cependant aucun comédien parmi elles.
On arrête l’expérience et on interroge la dame qui a intériorisé l’obligation de se lever pour la cloche, sans que personne ne lui ait rien dit, et qui a imposé – notamment par des regards sévères – aux nouveaux arrivants de se lever lorsque la cloche sonne, on lui demande pourquoi elle se levait lorsque la cloche sonnait.
Elle n’a aucune explication pour son geste et dit simplement « Il fallait faire comme ça, alors j’ai fait comme ça, c’est ce que tout le monde faisait ».
Ça laisse rêveur. Et les dix autres racontent la même chose…
C’est exactement ces études anthropologiques qui guident les consultants, très cher payés, provenant d’entreprises nord-américaines qui conseillent notre Maître-emmerdeur rue du faubourg Saint-Honoré.
Ne croyez pas que tout cela n’est qu’autoritarisme et que toute cette absurdité soit simplement le produit d’une perversion narcissique – même si bien sûr cela reste le cœur du mouvement du personnage –, il y a pour la partie qui concerne la campagne électorale et que nous voyons maintenant – avec l’organisation d’un dispositif de bouc-émissaire systématique – une partie organisée délibérément, à partir d’études anthropologiques et de sondages qualitatifs construits autour de psycho-sociologues et de tests selon les mêmes méthodes qualitatives sur des personnes, en temps réel, dont le comportement est scruté et analysé, en ce moment, en France, par des officines spécialisées dans la manipulation des foules.
Et vous noterez que ça ne marche pas si mal. On aurait pu imaginer que 80 % de la population soit profondément choquée par le langage et la terminologie utilisées, il n’y en a que 68 %. Mais surtout, le fond du propos est majoritairement approuvé par la population, même si évidemment les baby-boomers sont ceux qui approuvent le plus massivement, de la même façon qu’ils souhaitent qu’on vaccine tout de suite tous les enfants allègrement…
La transformation du Pass sanitaire en Pass vaccinal est aussi une étape anthropologiquement réfléchie.
Le Pass sanitaire, au moment où l’on disait que le vaccin était une protection réelle, même si elle n’était pas totale, contre la maladie, s’obtenait en démontrant que l’on était soit non-contaminé et donc non-contaminant, soit vacciné. De nombreuses personnes, dont j’étais, ont démontré le caractère inopérant de l’instrument pour protéger la société. Mais une majorité de Français pensaient qu’il protégeait de la contamination et l’exprimaient ainsi dans les sondages d’opinion.
Il n’y a plus rien de tel dans le Pass vaccinal, que l’on ne peut pas obtenir en prouvant que l’on est ni contaminé ni contaminant et qui est simplement un moyen d’obliger à faire un vaccin, dont il publiquement admis qu’il ne protège pas, ni de la maladie, ni de la transmission, même s’il protège – un certain temps, semble-t-il de plus en plus court – des formes les plus graves, les personnes les plus exposées par leur âge ou leur état de santé.
Pourtant, l’État ne prend aucunement la mesure simple de rendre obligatoire ce vaccin, comme près d’une douzaine d’autres le sont. Il ne s’agit pas de pousser les gens à se vacciner pour leur bien, contrairement à ce qu’un certain nombre d’idiots utiles vont en répétant, il s’agit de construire un phénomène de bouc-émissaire.
Il s’agit surtout par ce moyen, d’organiser la société autour de nouveaux dispositifs et de nouvelles règles.
Sur la page Facebook d’un ami une dame explique qu’elle a la haine contre les non-vaccinés car ils l’empêchent de pouvoir exercer sa liberté, alors que nous voyons bien que ce sont les dispositifs gouvernementaux qui limitent sa liberté, que c’est le virus qui est le problème d’origine, et que les non-vaccinés ne jouent là-dedans aucun rôle. Elle se déclare victime de ces non-vaccinés, alors que la seule victime de leur choix, c’est eux, s’il font une forme grave de la maladie. Elle adhère spontanément au mythe construit par les anthropologues pervers des officines nord-américaines qui conseillent l’exécutif.
Il s’agit d’habituer le peuple aux privations de libertés en faisant apparaître que ces privations de libertés ne sont pas produites par ceux qui édictent les interdictions, mais sont le produit du mauvais comportement d’autres gens, qui comme eux ne sont pas des décideurs, mais se comportent mal : ne se lèvent pas quand la cloche tinte, par exemple…
Créer en quelque sorte une psychologie de prisonniers qui, comme dans le syndrome de Stockholm, font moralement cause commune avec leurs geôliers, considérant que les mauvais traitements qui leur sont infligés ne sont que la conséquence du mauvais comportement de leurs proches ou de leurs concitoyens.
Créer aussi l’habitude de ne plus contrôler ses libertés, de voir ses faits et gestes contrôlés par des dispositifs – à l’intérieur de leur smartphone par exemple – comme c’est le cas en ce moment pour ceux qui ont souscrit à une application qui prétend lutter contre le Covid en envoyant aux ministères de l’intérieur et de la santé, en permanence votre position exacte et les noms de toutes les personnes que vous croisez qui ont cette application.
En réalité il s’agit d’avancer à pas comptés, mais de manière décidée, vers le fonctionnement totalitaire d’un contrôle comparable à la domestication animale, tel qu’il se pratique aujourd’hui dans la société que dirige le Parti communiste chinois, dont les performances économiques et les bas salaires font rêver les milliardaires qui ont une influence décisive sur la politique en Occident.
Mais cela fonctionne et cela fonctionnera tout un temps.
Mais il y a une limite qui marque la distance entre le règne animal et l’humain, c’est qu’à un moment l’humain finit par dire « Non ». À ce moment là, apparaissent des phénomènes de masse extraordinairement violents qui se tournent alors contre l’autorité qui est elle-même traitée comme un bouc-émissaire, parfois au-delà de ses propres responsabilités : que l’on pense à la pauvre princesse de Lamballe dont la tête à – empalée sur une pique – fait le tour de Paris sous les cris et les quolibets, alors qu’elle s’était contentée d’être la dame de compagnie de Marie-Antoinette d’Autriche, Reine de France.
Oui, il y a une grande responsabilité dans le jeu pervers d’apprenti sorcier que joue depuis plusieurs semaines, et même quelques mois l’exécutif français, qui va un peu plus loin que la plupart des autres européens engagés dans la même voie, c’est la responsabilité des violences qui viendront conclure inéluctablement cet épisode comme ils ont toujours conclu les épisodes d’engouement de la société pour des boucs-émissaires, s’il ne font pas marche arrière.
Mais en attendant, jusqu’à l’échéance électorale, les consultants américains leur disent que « Jusqu’ici tout va bien » ce qui est le slogan de celui qui tombe du 50e étage…
La servitude volontaire, voilà le cœur du processus que j’évoque ici. Et comme nous sommes dimanche, cela me fait penser à une chanson que je voudrais que vous écoutiez avec attention jusqu’au bout, car c’est uniquement à la fin que se révèle le sens de la chanson, elle a été écrite par Maurice Aubret et composée par Jean Delettre, elle est chantée par la grande Damia en 1934. Précisons pour les plus jeunes qui auraient un doute sur le sens des paroles de la chanson, que les « Maisons » dont il est question étaient des maisons de prostitution, qui furent ensuite interdites, en France, en 1946.
Le dimanche, avec plus ou moins de succès, mais pour le plaisir de quelques aficionados, je diffuse une musique sur cette page.
Je vous propose d’écouter, aujourd’hui, Damia qui chante « En Maison » :
Accueil > Actualité > « En maison »
« En maison »
dimanche 9 janvier 2022, par
Messages
1. « En maison », 5 mars 2023, 10:04, par Botteden
J adore Damia c beaucoup plus qu une interprète c est une diseuse.Tiens a propos il n y a plus de diseuse dans le jeunes générations c pourtant beau et agréable quelqu’un un qui vous dit un texte a l oreille, rien que pour vous.Merci Damia deux minutes dans la peau d un (e) autre ça n a pas de prix.