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Solidarité avec Henri Pena-Ruiz

dimanche 15 septembre 2019, par Denis COLLIN

La violente polémique déclenchée contre Henri Pena-Ruiz lors des journées d’été de la France Insoumise (AMFIS) n’est pas du tout un événement secondaire mais bien un révélateur non seulement de l’état de LFI, deux ans et demi après son grand succès présidentiel, mais aussi du pays tout entier. Invité pour parler de la laïcité (une question dont il est le spécialiste incontesté), Henri Pena-Ruiz a déclaré le « droit d’être islamophobe », expression qui, sortie de son contexte, lui a valu des déchaînements de haine, des attaques odieuses en « racisme », non seulement dans les milieux traditionnels de l’islamisme et des gauchistes pro-islam (« indigènes » de la République et groupes voisins) mais aussi dans les rangs de LFI. Le communiqué tarabiscoté de la direction de LFI, derrière de fières paroles (« un mouvement farouchement républicain, laïque et antiraciste ») est un chef-d’œuvre d’hypocrisie et un coup de poignard dans le dos d’Henri Pena-Ruiz, dont l’intervention est minimisée et dont surtout LFI se distancie nettement donnant raison sur le fond aux adversaires de Pena-Ruiz : « Dès lors, il est clair que l’expression « nous avons le droit d’être islamophobes, cathophobes ou athéophobes » peut heurter. C’est pourquoi ce n’est pas ainsi que, pour notre part, nous formulons les choses. Du fait de sa signification contestée, nous n’utilisons pas le terme « islamophobie » pour désigner et combattre le racisme envers les personnes musulmanes. Mais nous ne disons pas non plus, ni ne défendons l’idée, que nous avons le droit d’être islamophobes. » La suite est tout aussi tartuffe : on condamne la violence des attaques contre Pena-Ruiz mais pas le fond : « Nous ne doutons pas qu’il n’y a aucune volonté chez Henri Peña-Ruiz de justifier les attaques inacceptables à l’encontre des personnes de confession musulmane dans notre pays. Nous ne l’aurions pas acceptée, comme nous ne pouvons pas accepter les insultes et les menaces qui ont suivi, envers lui comme envers quiconque. Le débat démocratique auquel nos AMFiS ont l’ambition de contribuer, y compris en assumant des désaccords ou des différences d’approche, doit toujours se mener sereinement, sans anathème, insulte ou menace. » Quant à Jean-Luc Mélenchon, son silence sur cette affaire est assourdissant.

Évidemment, Henri Pena-Ruiz a parfaitement raison. La laïcité est la reconnaissance de la liberté de conscience et donc le droit de critiquer les idéologies religieuses, droit qui fait pleinement partie de cette liberté de conscience. J’ai de droit de croire en Dieu et de prier Allah mais j’ai tout autant le droit de ne pas croire et de considérer comme vaines superstitions les prières à Allah ou à la Vierge Marie. En second lieu, la laïcité est la séparation stricte de l’État et des organisations religieuses, ce qui veut dire que la religion n’a aucun droit à vouloir régenter la sphère publique et que la pratique religieuse est une affaire privée. Ainsi les multiples manifestations des islamistes pour obtenir des horaires réservés aux femmes dans les piscines ou pour permettre le port du « burkini » sont autant de manifestations de cette volonté de régir l’espace public, contrairement aux lois de la République. Les farouches républicains de LFI eussent été bien avisés de rappeler tout cela dans leur communiqué. Ce qu’ils se sont bien gardés de faire pour ne point fâcher leur clientèle électorale du « 93 »…

Sur la question de l’islamophobie, rappelons que ce terme vient du bureau central de propagande des mollahs iraniens, repris ensuite par les « Frères Musulmans », cette puissance confrérie qui bénéficie de ressources considérables, notamment avec le « frère » Erdogan, le dictateur mégalomane d’Ankara et puissantes ramifications en France avec le CCIF. Les FM (frères musulmans et non fusils mitrailleurs, on pourrait se tromper…) ont fait de la lutte contre la prétendue « islamophobie » une arme de guerre pour imposer l’islam : si vous critiquez l’islam, vous êtes islamophobes et l’islamophobie étant un racisme, vous êtes racistes ! C’est une absurdité patente, mais les bigots ne sont jamais avares d’absurdité. Il n’y a pas de race musulmane, pas plus que de race juive ou de race chrétienne et encore moins de race athée ! À moins que ces gens, pensant qu’on est musulman à la naissance et que la foi se transmet par les testicules (comme le péché originel selon Augustin d’Hippone), les musulmans ne finissent par former une race… Mais si on laisse tomber ces âneries, on a bien le droit d’être islamophobe, c’est-à-dire d’avoir peur de l’islam comme une idéologie religieuse de la pire espèce. Certes, il vaut mieux ne pas avoir peur et combattre pour défendre l’universalité du genre humain, l’égalité des hommes et des femmes et la liberté de penser. Mais c’est cette liberté de penser elle-même qui est dénoncée comme islamophobie. Remarquons que LFI admet qu’il y ait « un racisme envers les personnes musulmanes ». Vont-ils bientôt nous dire comme jadis Mme Parisot que les marxistes sont des racistes envers les patrons ? L’épouvantable confusion qui règne dans la tête de cette organisation est pour le moins inquiétante.

En résumé, il est ahurissant qu’on soit obligé de rappeler ces choses élémentaires à des gens qui se disent de farouches républicains défenseurs de la laïcité. Tout cela témoigne de la progression inquiétante des partisans de la soumission, y compris chez ceux qui se disent insoumis. Si LFI reste soumise au chantage et à la pression permanente des indigénistes, des islamistes « de gauche » et de leurs agents d’influence, son sort est scellé. En tout cas, solidarité sans réserve avec Henri Pena-Ruiz !