Le 10 mai 1981 semble lointain, et pourtant ? L’arrivée de Mitterrand au pouvoir a été à l’époque ressentie majoritairement comme une libération. Sans illusion aucune, cela devait ouvrir une brèche dans la 5ème république antidémocratique. Le 10 mai s’inscrivait dans la montée irrésistible de la volonté populaire d’en finir avec le Giscardisme et les résidus du gaullisme. Mais aujourd’hui, qui est l’héritier du Mitterrandisme, qui est au pouvoir et y est arrivé avec le prétexte d’éviter l’extrême droite largement utilisée par Mitterrand lui-même pour demeurer à l’Elysée ? Qui est porteur de l’européisme mitterrandien, de l’attachement à l’Union Européenne et à l’OTAN ? Qui s’inscrit dans la politique économique de désindustrialisation et de soumission aux diktats de Bruxelles ? Qui s’est appuyé sur la destruction du parti socialiste et sur l’arrivisme de quelques "chefs" qui ont couru plus vite que leur ombre pour aller à la gamelle ? Qui ?
A y regarder de près, Macron n’est pas très loin... Constat douloureux pour les nostalgiques d’un temps révolu, constat douloureux qui renvoie inévitablement "la gauche" à ses propres errements...
Mais constat qui permet de dégager les véritables faiblesses d’Emmanuel Macron qui pourraient bien annoncer un isolement fatal...