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La tyrannie des JO de Paris 2024

dimanche 24 mars 2024, par Antoine BOURGE

La tyrannie des JO de Paris 2024

Courant mars 2024, tous les enseignants de France et de Navarre ont reçu un courrier électronique du service communication du Ministère dont l’inoffensif objet est : « Signature mail - Bandeau JOP 2024 ». On y apprend comment apposer à sa signature électronique un bandeau faisant la promotion des Jeux Olympiques de Paris 2024.

Pour parer toute contestation, le communiqué rappelle le sens des symboles :

« (…) pour incarner des Jeux humains et fraternels : la flamme, symbole d’une énergie qui se partage ; la médaille d’or, synonyme de victoire et du dépassement de soi ; le portrait de Marianne, en hommage à l’esprit français. »

Dans cette affaire, les professeurs deviennent l’un des rouages du conditionnement du peuple par la publicité au service de « l’esprit olympique », autrement dit l’esprit du capitalisme globalisé promu par la mafia [1] du Comité international olympique [2] (CIO) qui contourne les lois du pays hôte par un régime d’exception [3].

Le sport est promu en tant que « politique de diversion sociale, de canalisation émotionnelle des masses, mais plus fondamentalement encore une coercition anthropologique majeure qui renforce et légitime l’idéologie productiviste et le principe de rendement de la société capitaliste. Le sport est ainsi une injonction autoritaire au dépassement de soi et des autres, la mise en œuvre institutionnelle de cette contrainte sans cesse énoncée au surpassement » [4].

La tyrannie des JO 2024 peut se résumer ainsi : « Il y a deux mondes, celui des Maîtres et celui des esclaves. Les Maîtres sont inaccessibles et les esclaves s’entre-déchirent. » [5] Si « l’esprit français » est celui de la liberté, alors les JO de Paris 2024 ne devraient pas avoir lieu car ils en sont la parfaite négation.


[4Jean-Marie BROHM, La Tyrannie sportive. Théorie critique d’un opium du peuple, Paris, collection « Prétentaine. Essais en sciences humaines-réflexions philosophiques », Beauchesne éditeur, 2006

[5W ou le souvenir d’enfance, G. Perec, 1975