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Emeutes, pillages, sortir de l’étreinte mortelle

lundi 3 juillet 2023, par Denis COLLIN

Zemmour et Mélenchon, l’avers et le revers. Zemmour est contre la créolisation et Mélenchon pour. Mais tous deux partagent ce pseudoconcept pour débiles mentaux. Zemmour voit dans tout Arabe, tout Noir, un musulman ennemi de la France et Mélenchon y voit la quintessence du peuple. Zemmour ne voit que des voyous et Mélenchon que des jeunes animés d’une juste révolte. Mais tous les deux ont acheté les mêmes lunettes racistes.

Rappelons que de très nombreux Noirs sont français depuis des centaines d’années, citoyens intégrés, fonctionnaires des services publics et ressortissants de ces départements d’outre-mer qui ne veulent surtout pas être indépendants. Césaire n’est pas un poète créole, mais un grand poète de la langue française, tout comme ce chantre de la négritude que fut Senghor (un normalien agrégé de lettres classiques et député de la République). L’immense majorité des immigrés et des enfants d’immigrés qui vivent ici font leur boulot, vont à l’école, obtiennent des diplômes (ils réussissent souvent mieux que les Français « indigènes » à niveau social équivalent). Ils deviennent médecins, informaticiens, employés de banque, commerçants, etc., et ne « niquent » pas la France tous les matins. Ils entrent dans la police et dans l’armée et y servent comme tous leurs camarades et collègues.
Contrairement à ce qu’affirment avec leurs lunettes déformées par leur commune origine (ce sont des « pieds-noirs »), Mélenchon et Zemmour, c’est une petite minorité qui organise des émeutes, contrôle le trafic de drogue et impose l’islam saoudien comme seule référence. Comment cette minorité violente, avide, agressive, dépourvue de tout sens moral et de toute pensée politique, a-t-elle pu se constituer ? Voilà à quoi il faudrait réfléchir, pour de bon.
En premier lieu, la décomposition sociale, née de l’évolution du capitalisme, qui a créé un chômage de masse et détruit les emplois ouvriers, donc détruit le sens du travail et de la solidarité, pendant qu’un consumérisme ravageur lave le cerveau de la jeunesse. C’est le fond de la question. Tout cela a créé un nouveau lumpenprolétariat, cette « racaille » comme disait Marx qui est la pire des couches sociales.
En second lieu, la machine à assimiler qui avait intégré (non sans mal !) les Macaronis et les Polaks, sans oublier les « Portos » et les « Espingouins » ne fonctionne plus, parce que les « élites » ont méthodiquement détruit la nation au profit du mondialisme américain. Pour eux, la France n’est qu’un mot. Comment pourrait-elle être intégratrice ? Plus de cadre de référence, plus de culture de référence, plus d’appartenance : on fabrique des désaxés en masse.

En troisième lieu, utilisant ce terrain, l’action systématique des groupes d’influence de l’islam politique s’est combinée avec la prolifération des mafias qui ont gangrené les « cités » et donné au trafic de drogue toute son extension. Tout un continuum de « grands frères » a dressé les plus jeunes dans le refus de la loi (française). Ajoutons les parents démissionnaires ou largués, qui laissent leurs enfants traîner à toute heure de la nuit, leurs enfants qui, souvent, commencent « guetteurs » au service des « dealers » et ramènent de l’argent à la maison dont on n’interrogera pas l’origine… Un milieu global criminogène qui correspond exactement à la description que Marx fait du « lumpenproletariat ».

En quatrième lieu, évidemment, le délitement de l’État, à commencer par le laxisme d’une école qui renoncé à instruire, à transmettre la culture de notre pays et a capitulé devant les oukases des petites terreurs islamistes. Il est vrai que l’exemple de Samuel Paty a dû faire réfléchir plus d’un professeur. Délitement de l’État aussi, l’évolution de la police depuis Sarkozy qui a dans cette affaire un rôle criminel : des rodomontades sur le nettoyage au karcher au démantèlement de la police de proximité, sans oublier les lâchetés de la hiérarchie policière (voir » BAC Nord ») et l’action néfaste des « syndicats » policiers d’extrême droite de plus en plus influents, tout concourt à laisser les policiers dans le plus grand désarroi et que certains finissent par « péter les plombs » à faire ce métier de chien.

Pour la bonne bouche, je garde le rôle de la bonne gauche des beaux quartiers, qui adore les immigrés pourvu qu’ils habitent loin de chez eux. Il faudrait faire une histoire de toute cette affaire depuis la naissance de SOS Racisme jusqu’à nos jours. Après coup, les aveuglés (dont était l’auteur de ces lignes) ont pu se rendre compte globalement du caractère parfaitement putride de l’opération Mitterrand-Dray visant à la promotion d’une vision « Benetton » de la France, exaltant la « différence qui nous enrichit » (et effectivement, elle en a enrichi certains) et transformant les « cités » en sujets politiques pour toutes leurs expérimentations foireuses. Comment SOS Racisme a servi à liquider le premier mouvement autonome et égalitaire de « la marche des Beurs » pour couvrir, en même temps, le « tournant de la rigueur » : il faut en faire l’histoire, car cette histoire a dessiné les lignes de force de la crise actuelle.

Délires d’extrême droite sur internet (en gros, il faudrait abattre préventivement les dangers potentiels de type Nahel) et bêtise confondante des irresponsables mélenchonistes et autres gauchistes des régions circonvoisines : il est plus que temps de sortir de cette alternative mortelle, cette étreinte mortelle. Il est temps de sortir de ces jeux politiciens répugnants qui nous préparent le pire.
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