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Manipulations

jeudi 16 novembre 2023, par Jacques COTTA

La violence qui se déchaîne au moyen orient donne lieu à une série de manipulations de toute part. Manipulation sur le terrain de l’information bien sûr. Mais cela n’est pas nouveau.

L’info est devenue une arme de guerre. On se souvient par exemple de Colin Powell à l’ONU, deux ans après les attaques terroristes contre les tours américaines, une petite fiole en main, affirmant que l’Irak possédait des armes de destruction massive pour justifier le début d’une décennie de guerre.

On se souvient aussi dix ans plus tôt de la fille de l’ambassadeur du Koweit, venue témoigner en 1990 devant les caméras, comme une simple anonyme, des crimes horribles des irakiens lors de l’invasion du Koweit, dans les maternités notamment, débranchant le couveuses pour supprimer les nouveaux-nés koweitiens. Le terrain devait alors être balisé pour permettre l’entrée en guerre des occidentaux, comme cela avait été décidé par la maison blanche et à sa suite par l’OTAN et l’ensemble des états membres.

La situation qui se déroule au moyen-orient est plus claire par bien des aspects. Du coup la manipulation se déplace sur un autre terrain.

Plus claire en effet. Les atrocités commises par le Hamas ne font pas de doute. Les islamistes pour semer la terreur se sont d’ailleurs filmés eux-mêmes en train d’assassiner des israéliens le 7 octobre, revendiquant à cette occasion l’enlèvement de plus de 200 otages.

Plus claire encore lorsqu’on voit la disproportion de la riposte israélienne qui depuis un mois déverse des tonnes de bombes sur un territoire de 365km2, long de 40km sur 6 à 12 km de large.

Plus claire toujours, concernant le nombre d’enfants Palestiniens morts qui augmente chaque jour.

Alors la manipulation ?

Elle concerne les explications et la liberté d’expression.

Il suffit de critiquer l’islamisme et l’Islam sans jamais mettre en cause des musulmans parce qu’ils sont musulmans, et l’accusation d’islamophobie portée par la gauche notamment ne tarde pas, sans appel.

Il suffit de critiquer le gouvernement israélien pour ses propres responsabilités dans la situation actuelle, à Gaza, mais aussi bien avant dans la colonisation, la Cisjordanie et le déplacement des populations pour permettre l’installation des colons, et l’accusation d’antisémitisme ne tarde pas non plus. Là ce sont les tenants de la parole officielle exprimée à longueur de journée sur les médias de toute nature qui sont à la manoeuvre.

En fait, chacun est sommé de choisir son camp. Bonne idée !

Notre camp est celui des populations et des travailleurs, quelle que soit leur nationalité, israéliens ou palestiniens.

Notre camp est celui d’un état permettant à toutes les composantes de vivre ensemble, avec les mêmes droits, quelle que soit la nationalité des concernés, israéliens ou palestiniens.

Notre camp est donc celui de la libération immédiate de tous les otages, de l’arrêt de la colonisation de la Cisjordanie, et de la restitution des colonies.

Notre camp est celui de l’éradication du Hamas par les palestiniens eux-mêmes, car c’est la seule solution efficace.

Notre camp est aussi celui de la chute de Netanyahu, de la droite et de l’extrême droite israélienne, alliés objectifs des islamistes, co-responsables de la situation subie par les israéliens et les palestiniens.

La situation ne peut que décupler la haine des uns contre les autres. Netanyahu en Israel, le Hamas à Gaza et ailleurs, au Qatar notamment, font ce qu’il peuvent pout cela, avec succès.

Mais les israéliens ne sont pas Netanyahu. Et les palestiniens ne sont pas le Hamas.

Dans le contexte de haine qui découle de la situation qui date de dizaines d’années, et qui s’est largement développé dans les dernières semaines, s’il s’avère impossible de vivre dans le même état, laïc, social et démocratique, assurant les mêmes droits à tous, alors les palestiniens doivent pouvoir fonder leur état, leur permettant de recouvrer leur totale souveraineté.

Choisir son camp, c’est assez simple en fait…

Jacques Cotta
Le 16 novembre 2023

Messages

  • Votre analyse est parfaite mais il ne faut pas dire juifs ou palestiniens il faut dire israéliens ou palestiniens car être juif ne représente pas une nationalité mais une religion.

    • Les Juifs sont les membres d’un peuple lié à sa propre religion, le judaïsme et, au sens large du terme, à une appartenance ethnique même non religieuse. Il est en effet plus clair de dire "israéliens et palestiniens" comme vous me le faites remarquer. Merci, je corrige.

  • Deux états pour deux peuples vivant côte à côte est la solution la plus réaliste. Celle de la France défendue jusqu’à Chirac, depuis Sarkozy l’américain la France est inaudible.
    Le seul camp admissible c’est celui de la paix dont les modalités sont à définir d’abord et surtout par les protagonistes en question.
    Par ailleurs on met un m majuscule à Maison Blanche qui indique un édifice singulier.
    Idem : un m majuscule à Moyen-Orient, svp.

  • Le retrait israélien de terres palestiniennes conforme à la résolution 242 de l’ONU, la reconnaissance mutuelle de leur souveraineté, la suppression des connotations religieuses de leurs positions idéologiques, sont des possibles solutions à cette barbarie du XXI siècle, indigne d’un pays considéré civilisé tel qu’Israël ! Qu’une partie non négligeable d’israéliens progressistes -à ne pas confondre avec les israélites- critique ouvertement….
    Mais les deux gouvernements ont fait le choix de condamner leur peuple à la terreur, à la fois les Israéliens et les Palestiniens ! A la sérénité ils ont préféré la perversion….C’est peut-être -ou sans doute- leur dieu respectif qui le veut……
    Aujourd’hui, prix de l’évolution culturelle et de l’histoire, les religions divisent l’humanité plus qu’elles ne la réunissent, en dépit de discours de paix qu’elles proclament sans résultat tangible !...P.S. -La quête de la vérité absolue n’est-elle pas la grande pathologie d’homo doublement sapiens (sic !) qui, selon Edgar Morin, hésite encore avec Homo demens ? N.B. : « Toutes les colonies de peuplement en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, ont été établies en violation flagrante du droit international », a rappelé (25/12/2012) le Rapporteur spécial, Richard Falk, des Nations Unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967. Pourtant, aujourd’hui, elles contrôlent plus de 40% de la Cisjordanie, tandis qu’entre 500.000 et 600.000 colons vivent dans le territoire palestinien occupé. Au cours des 12 derniers mois (en 2012), leur nombre s’est accru de plus de 15.000 personnes. »….Et, sa continue !
    Cherchez l’erreur, voire l’HORREUR....

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