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Chaleur estivale

mardi 3 août 2021, par Jacques COTTA

Rarement une fin juillet aura été aussi agitée. Depuis maintenant trois semaines des centaines de milliers de manifestants, toujours plus nombreux de samedi en samedi, déferlent dans des dizaines de villes avec comme mots d’ordre principaux « Liberté » et « Macron démission ».

Ces manifestations s’inscrivent dans la suite des mobilisations qui ont précédé la crise sanitaire, Gilets jaunes et opposition à la réforme des retraites. La facture territoriale qui s’exprimait en jaune à la veille de la pandémie, qui incarnait un affrontement de classes, est toujours là. Mais les manifestations actuelles permettent à une population plus large encore de s’exprimer. Elles rassemblent des familles, des jeunes — beaucoup de jeunes — des salariés, des retraités… La convergence sociologique et politique est suscitée par le rejet massif d’Emmanuel Macron, du personnage, et de sa politique générale. Le Covid et la décision annoncée d’instaurer et d’élargir le « pass sanitaire » sont l’élément contingent venu réaliser le nécessaire, et révéler le sentiment le plus répandu au sein du peuple français. Les arguments renforçant l’opposition au « pass sanitaire » sont nombreux. voir ICI

Les difficultés gouvernementales sont à venir. Pour demeurer l’homme de la situation aux yeux de ses donneurs d’ordres, de la bourgeoisie, du patronat et de l’union européenne, Emmanuel Macron devra bien mettre en avant les mesures qu’il préconise, sur lesquelles il tergiverse, mais qu’il ne pourra manquer de revendiquer. La réforme des retraites, celle qui concerne l’assurance chômage, mais également la protection sociale qu’il s’agit de démanteler. Le contexte actuel en plein croisement des « juilletistes » et des « aoûtiens » a de quoi inquiéter la Macronie.

L’opposition au pass sanitaire — qui n’a rien de sanitaire mais tout d’un pass autoritaire au service du pouvoir, notamment pour se donner les moyens répressifs de sa politique — rejoint en cela la volonté de pouvoir s’exprimer, se mobiliser, riposter, se révolter. La question sociale n’est pas loin.

Le gouvernement peut compter sur la servilité des députés et sénateurs. Du coup une pétition "Contre le pass sanitaire, défendre la liberté" est lancée à l’attention de tous les élus de la république pour qu’ils prennent en charge la défense des libertés.

La stratégie gouvernementale pour tenter de désamorcer les mobilisations est assez grossière, peu originale, et risquée.

  • Il s’agit d’abord d’organiser un silence médiatique total sur le mécontentement grandissant. Les patrons de presse et les journalistes dans leur ensemble font preuve de la docilité demandée. Les Jeux olympiques viennent au secours du pouvoir pour faire la « une ».
  • Il s’agit de minimiser la réalité. Pour cela la propagande se fait grotesque. La police annonce ainsi le nombre de manifestants, largement en deçà de la réalité, avant même le jour des manifestations. Un tour de force non ?
  • Il s’agit enfin d’argumenter avec grossièreté en falsifiant la réalité pour diviser les français. Là où les manifestants évoquent leur opposition au pass sanitaire au nom de la défense des libertés, le pouvoir répond par l’opposition au vaccin, tentant d’opposer les vaccinés et non vaccinés, alors que dans les manifestations, les deux sont au coude à coude, sur les mêmes mots d’ordre.
  • Il s’agit enfin de dénaturer la réalité. Comme à l’époque des Gilets jaunes, les manifestants sont qualifiés de fachos, antisémites, ou pour le moins à la remorque de la fachosphère...

Le pouvoir peut se rassurer en évoquant quelques centaines de milliers dans la rue contre 40 millions de vaccinés. Mais l’argument est absurde, même s’il a prise sur une frange souvent terrorisée ou partisane sur le fond d’un ordre qu’incarnerait Emmanuel Macron.

Mais la réalité est là, en plein été, de façon bien inattendue. L’aspiration à la liberté qui exprime notamment l’opposition aux mesures sociales de ce gouvernement et qui déjà affirme l’emploi et le salaire comme priorité à la veille de nouveaux plans de licenciements, la volonté de voir Macron dehors, exprimée avec force par des centaines de milliers le samedi révèle la volonté de millions et millions.

Chaud, chaud, chaud, le printemps sera chaud… Mot d’ordre souvent galvaudé qui pourrait bien ce coup-ci prendre un relief particulier.

Jacques Cotta
Le 3 août 2021

Messages

  • Le Conseil Constitutionnel, présidé par Laurent Fabius du Sang Contaminé (c’est son patronyme complet depuis l’été 1992 !), vient de valider la quasi totalité de la loi d’obligation du passe sanitaire de Macron pour accéder à nombre de lieux et ainsi forcer à la vaccination les plus sceptiques sur les vertus des "vaccins" ARN messager.
    Rappelons que ladite campagne de vaccination a été confiée par Macron pour la coquette somme de 2 millions d’euros mensuels (ne riez pas c’est l’argent des contribuables !) au cabinet américain Mc Kinsey dont, coïncidence heureuse, l’un des hauts responsables pour la France n’est autre que ...le propre fils de Laurent Fabius, le prénommé Victor.
    Précisons qu’il ne faut pas confondre Victor avec son frère aîné, Thomas Fabius qui, en une nuit de mai 2012 à Las Vegas, a distribué à quelques casinos des chèques en bois totalisant 3,5 millions de dollars en échange de jetons.
    Cet exploit lui a valu un mandat d’arrêt lancé par la Police US toujours en cours aujourd’hui, ce qui l’empêche de remettre les pieds sur le territoire nord-américain sous peine de prison !!!
    Elle est pas belle ma République bananière ?

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