Accueil > Actualité > Oraison funèbre pour la gauche

Oraison funèbre pour la gauche

samedi 16 avril 2022, par Denis COLLIN

Des morts, on dit du bien ou on se tait, dit l’adage. Mais je préfère suivre l’exemple d’Antoine après la mort de César : « Je viens pour ensevelir César, non pour faire son éloge. Le mal que font les hommes leur survit ; le bien est souvent enterré avec leurs os. Qu’il en soit ainsi pour César ! » (Shakespeare, Jules César)

Voilà longtemps que je pense et ai écrit que droite et gauche sont des catégories politiques inutilisables. Le premier tour de l’élection présidentielle l’a confirmé… en entérinant la disparition de la gauche. SI on met bout à bout le PCF, le PS et les deux groupes trotskistes, on est en gros à 5,4 %. Ajoutons Jadot, et on arrive à 10 %. Ajoutons les 22 % de Mélenchon, et on obtient un résultat catastrophique pour l’ensemble des « forces de gauche ». Rappelons qu’au cours de 40 dernières années, le PS a gagné trois fois la présidentielle (1981, 1988, 2012) et qu’en outre il a remporté les législatives de 1997 à la tête de la coalition de la « gauche plurielle ». En 2012, le PS contrôlait la présidence, le Sénat, l’Assemblée nationale, la majorité des départements et des régions. Il ne reste rien de tout cela. Mais la réalité quand on l’analyse de plus près est pire que les chiffres bruts. Après tout en 1969, le PS était à 5 % et le total des gauches était à 32 %. Mais le PCF était à 21 %, une partie de la gauche avait déjà joué le vote utile pour Poher et la dynamique sociale devait bien vite faire apparaître cette élection comme un accident. Rien de tel aujourd’hui où la colère populaire est largement captée par Le Pen.

On peut suivre les analyses de Christophe Guilluy ou de Jérôme Saintemarie pour qui il y a deux blocs qui se font face. D’un côté, nous avons un bloc élitaire derrière Macron, regroupant l’essentiel des classes dominantes et des « classes sous-dominantes », celles qui sont les gagnantes de la mondialisation, habitent les centres-villes aux loyers devenus inabordables, adorent le progrès qui leur apporte tout ce qu’elles chérissent. En face, nous avons un bloc populaire bancal, celui des électeurs de Marine Le Pen qui rafle la mise dans les quartiers populaires, dans les petites villes et dans les régions ouvrières désindustrialisées. Entre les deux, Mélenchon est la voiture-balai de la gauche. Il a pompé toutes les voix des gens de gauche, de la vieille gauche moribonde qui ont voulu voter « utile », un vote qui s’est débloqué dans les dernières semaines de la campagne. Il a aussi puisé dans son fameux nouveau peuple urbain, celui qu’il avait théorisé dans L’ère du peuple (2015) composé des jeunes branchés, des immigrés et des minorités de tous acabits — en fait une version passée à la peinture rouge du fameux rapport Terra Nova. Comme les diverses organisations de la mouvance des Frères musulmans, les partisans de la « créolisation » et les adversaires de la laïcité n’ont pas non plus ménagé leur peine, il a presque réussi son pari. Mais il a fait le plein et n’a presque rien gagné en voix par rapport à 2017. La réussite apparente de Mélenchon, à 421 000 voix de Marine Le Pen, est le chant du cygne.

Le fond de la question est dans le fait que les ouvriers, les employés, les travailleurs indépendants, en un mot « la France d’en bas », se sont durablement détournés de la gauche. Pour une part, les catégories populaires ne votent plus. 33 % d’abstention chez les ouvriers, 46 % chez les 24-35 ans (le cœur de la population active). Ceux qui votent encore le font massivement pour la candidate du RN qui recueille 42 % du vote ouvrier contre 20 % pour Mélenchon.

Pourquoi en est-il ainsi ? Pourquoi le « bloc populaire » se reconnaît-il plus volontiers dans le RN, parti « bourgeois » conservateur que chez les « révolutionnaires » de la « révolution citoyenne » ? La réponse est donnée par Guilluy dans son dernier ouvrage : après la sécession des élites, les classes populaires ont fait sécession à leur tour. Elles ont quitté le navire d’une gauche institutionnelle devenue l’organisation des élites, qui se veulent « compétentes », « raisonnables », défendent la mondialisation et l’UE, alors que les classes populaires payent le prix fort de cette mondialisation. La gauche paye aussi la somme des promesses non tenues, mais aussi des mauvais coups qu’elle-même a portés aux travailleurs au compte du grand capital. Faut-il rappeler ce que fut le calamiteux quinquennat du triste Hollande ? Macron n’est que le simple prolongement de Hollande qui lui-même n’a pas fait grand-chose de différent de Sarkozy. Démantèlement des services publics, liquidation de l’industrie, coups portés contre les droits des travailleurs… Cette gauche ne mérite que de disparaître et le plus tôt sera le mieux.

La gauche depuis longtemps n’est qu’une machine destinée à tromper les classes populaires et les classes moyennes pour consolider la domination du capital. Voilà plus de 20 ans, avec Jacques Cotta, nous avions dressé un état des lieux que la suite, hélas, a amplement confirmé — voir Denis Collin et Jacques Cotta, L’illusion plurielle. Pourquoi la gauche n’est plus la gauche, JC Lattès 2001.
Dans l’effondrement de la gauche, il y a aussi un autre aspect qui est culturel et pas seulement social. La gauche, devenue l’aile gauche du capital, se singularise par son goût prononcé pour toutes les extravagances « sociétales » : mariage homosexuel, PMA pour toutes, revendications « trans », éloge de la sexualité « queer », etc. Dans un pays comme le nôtre, les choix individuels en matière sexuelle ne gênent pas grand monde. Mais la transformation de ces choix en doctrine politique, c’est une tout autre affaire ! L’invraisemblable propagande « trans », l’omniprésence de ces questions dans les médias et la volonté de toutes les belles gens de donner des leçons de morale à tout le monde sont des choses qui choquent la décence commune.

La question de l’immigration joue aussi son rôle. Les « belles gens » adorent les immigrés : ils donnent des bonnes aux riches et permettent de faire pression sur les salaires, sans oublier la concurrence sur les aides et les logements sociaux. L’UE est résolument « immigrationniste » afin de stabiliser une armée industrielle de réserve conséquente. En mettant en avant la question de l’immigration, Marine Le Pen joue sur du velours. Elle peut même se présenter comme plus laïque et meilleure dans la défense de l’égalité entre les femmes et les hommes que les adorateurs des Frères musulmans… Il faudrait aborder ces questions d’un point de vue démocratique et de classe. Du point de vue démocratique, les citoyens français ont le droit de déterminer qui peut entrer dans notre pays et à quelle condition. Il n’y a rien de scandaleux à cela. Pour les immigrés qui sont installés en France et comptent y rester, il faut exiger, comme l’ont fait les sociaux-démocrates danois, l’assimilation : apprendre la langue française, respecter les lois françaises et ne pas exiger de traitement particulier à l’école. Outre les lois, il y a les mœurs et chaque pays est légitimement attaché à ses mœurs, et le visage masqué, les accoutrements d’un autre âge ou les piscines avec horaires réservés aux femmes sont contraires aux mœurs françaises. Tous les immigrés qui veulent devenir des Français comme les autres peuvent ainsi être chaleureusement accueillis. Mais la gauche, dont les sommets placent leurs enfants dans des écoles privées pour qu’ils n’aient pas à fréquenter les « Arabes », a renoncé à l’assimilation, c’est-à-dire à l’égalité républicaine.

Il y a un dernier point, culturel et politique, celui de l’identité de la nation. Le slogan lepéniste « On est chez nous » est loin d’être stupide, même si les bourgeois cosmopolites qui se sentent partout chez eux le méprisent. Chacun sait que, pour les pauvres, la nation est le seul « chez soi », le seul abri qui reste dans un monde ravagé par la libre concurrence et les délocalisations. Dans une France disloquée, archipélisée pour reprendre les analyses de Jérôme Fourquet, « être chez soi », c’est vouloir retrouver un peu de cette fraternité qu’ont totalement oubliée ceux qui ne savent plus que répéter comme des machines les slogans sur les « valeurs de la République ».
Toutes les raisons indiquées ici montrent assez clairement que la gauche a renoncé à entendre et à partager les sentiments du peuple, d’un peuple qui lui est devenu profondément étranger — souvenons-nous comment tous ces gens ont traité les « gilets jaunes », reprenant sans le savoir les diatribes haineuses des bourgeois contre la Commune de Paris.
Vouloir reconstruire la gauche est absurde. Il faut construire autre chose. Un nouveau rassemblement des travailleurs, salariés ou indépendants, un bloc historique de « ceux d’en bas », remettant à l’ordre du jour les principes du socialisme et de la décence commune, loin des sottises des mélenchonistes et du double langage des lepénistes. Un parti de la république sociale, en somme.

Messages

  • Je me souviens pour ma part que de 1983 à 2012, il n’y avait plus rien, sinon l’immense solitude à vivre dans un pays qui n’avait plus de gauche. 40 ans de néoclassicisme libéral au sein d’héritages nationaux rudimentaires et des moyens de propagande désormais jamais atteints.

    Ce rien, il faut je crois s’en souvenir pour regarder le résultat électoral : un fort regain de mobilisation avec très peu de dispersion. Et accepter la dialectique nécessaire. On ne peut pas faire comme si le réel n’existait pas. Il faut s’y cogner pour choisir une position dans le chemin, ce que je crois vous conviendrez. Il y a un temps pour tenter de faire vivre la conscience de classe - et je serais le premier à partager des idées fortes à ce sujet - mais ce n’est pas celui-ci.

    Nous prenons l’état du pays tel qu’il est. Avec, oui, des catégories populaires basculées à l’extrême droite, plus prises par leur condition de classe que consciente de la puissance dévastatrice d’un État d’extrême droite, et une « nouvelle gauche » identitaire et absente sur les idées d’ensemble, qui convient tout à fait au libéral propret et à la stratégie de division. On peut marquer le trait, ou on peut tenter de faire valoir ce que le vote populaire à gauche nous dit : une identification claire de l’ennemi, la concentration du capital et les enjeux climatiques.

  • Lettre ouverte : voter le pen dimanche prochain ?
    Salut, Amis de mon "tit club de complotisses-populisses" à moi-que-j’ai 🙂

    J’ouvre, ce matin, le blog de "Descartes", après ceux de Régis De Castelnau et le blog de La Sociale (je vous ai mis les liens) ci-dessous.

    Nous sommes tous coincés dans la mâchoire d’ un piège infernal, dont nous devons, certes, l’origine à Mitterrand, mais actuellement, ce piège a nom Mac-la-Menace, Fabius et Mc Kinsey.

    Mac réélu, personne n’en doute, mettra bien toutes ses menaces (car toutes ses "promesses" SONT des menaces) à exécution.

    J’ai vous ai écrit, avant-hier, à quel point je vois que l’électorat de LFI et celui de Larem est poreux, je n’y reviens pas : environ 1/3 des inscrits LFI ont clairement fait le choix de voter le mac, ce dimanche.
    Environ 1/3 déclare voter blanc ou nul : je n’y crois pas, quand un LFI fait le déplacement à un bureau de vote, ne le croyez pas quand il dit avoir déposé un bulletin blanc ou une enveloppe vide. Beaucoup voteront le mac.
    Et cette fois, ils ne le feront pas honteusement : vous avez remarqué qu’ils assument de plus en plus, meluche en tête !
    [Je ne parle pas des pcf/€€lv/p$ on sait leur esprit collabo depuis hollandréou !]...
    1/3 va s’abstenir. Comme je le ferai moi-même. L’abstention, quand on a de vraies convictions et qu’on s’est battu toute sa vie contre les partis et mouvements d’extrême-droite, est le seul "non-choix" possible, lorsque l’on veut, absolument, donner aucune légitimité pour "la suite", à aucun des deux. Ce tiers-là est estimable, il est ce qui reste du socle PG/FdG/LFI que nous avions tant aimé et qui ne s’est pas (pas encore) fait virer...

    Mais, vous, mes amis qui allez voter le pen, pour ne pas trahir la classe ouvrière, dites-vous, et par rage de cet extrême capitalisme, et haine de ce totalitarisme, de ces trois impérialismes qui nous détruisent, nous étouffent et / ou nous menacent sans répit (US/Chine/Ottoman), je me permets un conseil.

    Gardez la tête froide : "un vote pour" reste "un vote pour", quand bien même le piège savamment ourdi est dorénavant de vous obliger à systématiquement "voter contre l’Autre"...

    Méfiez-vous : losque vous donnez, par " bull’tin d’ vote", une légitimité par forte participation à un ou une élue, quel qu’il ou elle soit, hé bien, votre sincérité du "vote contre", il ou elle se torchera avec ! Il ou elle vous dira que VOUS l’avez tous élu(e) pour 5 ans et que "c’est moi qui suis l’ Chef".

    Dans les deux cas, ces 2 concurrents ont des équipes qui les encadrent et les cornaquent...
    Et dans les deux cas, ces équipes sont puantes.
    Votez "contre" si vous voulez, mais n’entrez pas dans la dithyrambe dans laquelle vous êtes entrés au1er tour pour ce social-traître de méluche (et dont vous constatez aujourd’hui que vous aviez tort, ce n’est pourtant pas faute de vous avoir prévenus !).

    MLP a une personnalité faible.
    Par contre, la majorité de ses équipes sont des pourritures, ayant plus que des "sympathies" nazies, et ce, pour pas mal d’entre elles, et ouvertement racistes pour d’autres...
    Pas la peine d’aller vitupérer contre Zelensky et sa troupe Azov si c’est pour avoir nous aussi, demain, nos "Azov" portés haut au pouvoir !
    Certes, sous mandat macqueron, ils ont bien démontré qu’ils y sont déjà, et pas qu’un petit peu, puisque 40% environ dans l’armée et la police sont pro-le pen et zemmour, (et s’agissant des le pen, ça ne date pas d’hier !), et ce sont ceux-là qui obéissent aux ordre avec un zèle sadique qui vient de nous coûter de nombreuses blessures ("de guerre", oui, parfaitement !).
    Mais, Le pen élue, ils y seront toujours et plus que jamais, et tout ce qu’il y a de plus en plus officiel, demain !
    Alors, ne comptez pas sur l’électorat LFI du bobotaria, ni sur le lumpen-prolétariat des banlieues, pour vos insurrections à venir : nous venons de le constater, depuis 5 ans, ils sont tous bien trop lâches et bien trop corrompus par le mac !

    Je préviens aussi ce qu’il me reste d’amis à LFI : prévenez vos "patrons" que, si dimanche, l’analyse des résultats démontre que c’est grâce au report des votes de vos "camarades" sur son nom que le mac est réélu : le peuple qui hait l’actuelle "chose présidentielle" de toutes ses forces, sera IVRE de RAGE contre vous, et alors,  malheur à vous, à commencer par les législatives, où vous vous ramasserez, c’est le prix minima à payer pour la trahison, demandez à Tsipras et à Iglesias !
    ... Et aussi, malheur à vous quand vous oserez vous pointer avec vos drapeaux siglés LFi, pcf, Cgt, Sud, etc...
    Vous serez mis dans le même camp que celui du p$ et de la CFDT... le sceau de l’infâmie... Vous voyez ce que je veux dire..?

    Voilà.
    Pour moi, je continuerai dans mon refus de vote.
    C’est une décision que j’ai d’autant moins de mal à prendre que je suis déjà assignée à vote électronique depuis 2006.
    En plus, accepter de jouer dans un jeu où l’ENNEMI (de classe) a toutes les cartes en mains, ce n’est pas l’idée haute que je me fais d’une démocratie réelle.

    Je vous mets, ci-dessous, les liens vers les blogs cités plus haut.
    Bon courage à vous tous, les Sincères, les Justes, pour la suite, qui va être, de toutes façons, terrible, surtout pour nous, les travailleurs résistants de toutes générations et toutes obédiences, qui sommes, depuis toujours, ceux que l’on envoie en premier au casse-pipes, lorsque "nous sommes en guerre" !
    Ce jour-là, moi, absente aux urnes (funéraires) en avril 2022, à leurs côtés, j’en serai, quelle que soit ma forme physique, puisque, ces "Riens", cette "masse alcoolique, illettrée, qui fume des clopes et roule au Diesel", j’en suis depuis ma naissance, depuis des siècles, des générations, et je refuse de la renier.

    Et vous, y serez-vous, lorsqu’il faudra verser notre sang, car il le faudra, même si cela nous déchire rien que de l’anticiper en pensée, étant donné que c’est l’Ennemi qui détermine le degré de violence de nos combats...
    Y serez-vous ?
    Merci de votre attention.
    Christine🌺

    https://descartes-blog.fr/2022/04/17/sans-illusions-sans-hesitation-et-sans-trembler-je-voterai-marine-le-pen/

    https://www.vududroit.com/2022/04/presidentielle-voter-avec-les-classes-populaire-et-battre-macron/

    https://la-sociale.online/spip.php?article768

  • Ce que vous n’avez pas compris, c’est que le RN est devenu la gauche, la vraie. C’est dur à entendre, mais c’est le réel et souvent on s’y cogne dessus ... Ou se trouve le peuple aujourd’hui ? Avec MLP, c’est simple non ? Je ne suis pas militant RN, je soutiens RS de Georges K.
    Comme vous le dites, seules la nation et l’identité restent quand on a plus rien. C’est très exactement ce qui se passe.

    l’électorat de Mélanchon ? Petite bourgeoisie désoeuvrée et jeune. Les cadres de LFI, eux, se rangent auprès de Macron quand ça tourne mal....Je me demande ou en est RS ? Georges a-t-il donné une consigne de vote, Que pense les militants ?
    je vous joins mon analyse publiée ce vendredi à France Soir
    https://www.francesoir.fr/opinions-tribunes/un-deuxieme-tour-bloc-contre-bloc

  • Je peux partager le fond de ce papier mais je constate, hélas, que depuis plusieurs années, nous nous contentons d’un dangereux surplace. Nous faisons joujou avec une grenade qui se dégoupille toujours un peu plus.
    Je me souviens du « Tout sauf Sarkozy » puis plus tard « Hollande l’imposteur » et aujourd’hui « Macron le pire président de la 5ème »
    Et pendant ce temps, l’extrême droite gagne de plus en plus d’électeurs du monde ouvrier et nous, nous commentons. N’attendons plus l’action des Confédérations ouvrières issues du Congrès de Limoges. Elles sont enferrées dans la pseudo organisation syndicale qu’est devenue la Confédération Européenne des Syndicats véritable annexe sociale de la Commission Européenne. Et comme pour confirmer son européisme, elle est présidée par le leader de la CFDT française.
    Si nous voulons être des citoyens responsables, nous ne devons plus nous contenter de commenter, ni même d’écrire quelques ouvrages, sauf si l’objectif est d’être reconnu comme écrivain, sociologue, politologue … pour peut-être avoir l’ambition de concourir à une sorte de Goncourt. La situation est dangereuse depuis bien longtemps, la mondialisation économique et financière est un étau dans lequel la classe d’en bas et même celle du milieu n’a plus d’espace pour se mouvoir en citoyens libres.
    L’individu consommateur est le pire ennemi de l’individu travailleur. Quand il consomme, son réflexe est d’aller au moins cher compte tenu de son faible pouvoir d’achat. Et quand le même individu travailleur demande une élévation de son pouvoir d’achat, les tenants du capital lui opposent la compétitivité économique.
    C’est la conséquence de la concurrence libre et non faussée de l’Union Européenne.
    Par ailleurs, contrairement au discours officiel, l’emploi se fait de plus en plus rare car les délocalisations vers l’Europe de l’Est et l’Afrique restent monnaie courante. A titre d’exemple, sur les trois constructeurs automobiles français, seuls deux modèles sont fabriqués en France. A cela s’ajoute le tout numérique qui est un véritable cancer pour l’équilibre de nos sociétés. N’y-a-t-il pas un paradoxe à critiquer le capitalisme et à compter sur Amazon pour écouler ses livres ? Qu’en pensez-vous ?
    Je reprends volontiers la réflexion de Mélenchon, « le possible est-il indispensable, le possible est-il nécessaire »
    Le numérique gagne la ruralité. Actuellement, dans mon département, des robots désherbent, binent et sèment dans les champs. Est-ce cela l’avenir de notre civilisation ?
    La seule et unique solution passe par la mise en place d’un outil d’éducation politique au service du monde du travail.
    A ce sujet, au cours de ces derniers mois, j’ai fait des propositions à toi Denis, à toi Jacques, l’un et l’autre vous avez refusé catégoriquement de réfléchir à cette proposition.
    Pour moi, il s’agissait de proposer aux lecteurs volontaires de « La Sociale » de créer des structures associatives locales, départementales, que l’on aurait pu nommer « Bourse d’éducation politique » et collectivement nous aurions pu établir des fiches sur la réforme de l’Europe, par exemple. Nous aurions pu créer un guide concernant l’ossature d’une 6ème République etc… etc…
    De cela, Jacques et Denis n’en ont pas voulu !
    Par ailleurs, comment apporter aux citoyens les moyens de s’organiser pour reconquérir son indépendance quand on appelle à voter Montebourg (celui qui a défendu l’implantation dans sa Région du négrier Amazon), puis compte-tenu du succès de l’ancien ministre de Hollande, se tourner vers Georges Kuzmanovic (la qualité de cet homme politique n’est pas en cause, mais cet homme est inconnu du public), pour finalement appeler à voter Mélenchon, celui qui a été vilipendé, souvent à juste titre sur ce site.
    Il me paraît nécessaire de définir les objectifs réels de La Sociale :
    soit faire connaître quelques signataires en vue de devenir des chroniqueurs sur les plateaux d’informations en continu,
    soit d’apporter des éléments au monde du travail pour que celui-ci se débarrasse démocratiquement des chaînes qui le conduisent à l’asservissement.

  • Mon cher Jean-Louis,
    Je suis prêt à créer toutes les structures du monde. Nous l’avons déjà fait par le passé, notamment dans diverses campagnes politiques, dont certaines ont eu de l’écho. Il suffit de parcourir nos archives pour s’en rendre compte. Mais, personnellement, je ne me sens pas vraiment autorisé à aller donner des leçons au "monde du travail" ni à critiquer ce que Maurras appelait le "matérialisme sordide des masses"...

    Ce qui manque cruellement, c’est un mouvement politique indépendant des partis bourgeois, libéraux ou autoritaires, un mouvement qui renoue avec les idéaux originaires du socialisme : émancipation des travailleurs, fraternité et égalité. "Du pain et des roses"  ! Personne ne revendique le "développement illimité des forces productives", ni la "société d’abondance", simplement vivre décemment de son travail, élever ses enfants, être protégés, autant que faire se peut, contre les aléas de la vie et décider démocratiquement des grandes orientations de la vie commune. Un socialisme modeste, mais finalement radical dans les conditions présentes.

    Un tel regroupement ne peut se faire qu’en se concentrant sur ce qui essentiel : les luttes sociales, la défense de la démocratie et de la liberté, ce qui implique la défense de citoyens libres dans une république libre. Il n’y a rien à inventer. Pas de fiches à faire éduquer le "bas peuple". Il faut seulement s’y mettre. Il existe pour l’instant quelques petits groupes qui travaillent dans le bon sens. Fédérer les forces, ce serait un gigantesque pas en avant. Écarter ce qui divise, laisser à la conscience de chacun ce qui est l’affaire de la conscience de chacun, laisser au domaine de la privée ce qui appartient au domaine de la vie privée - bref exactement le contraire de ce que font les gauchistes de tout poil ou les amis de Mélenchon.
    Quel que soit le résultat de l’élection, l’effondrement de la vieille gauche, qui termine son parcours historique dans le mépris et le déshonneur, laissera la place pour quelque chose de nouveau. C’est au pied du mur qu’on verra le maçon.

  • Bonjour.
    Je voulais poster mon commentaire sous votre article "Caramba encore raté", mais il ne me semble pas ouvert aux commentaires.
    Donc voici :
    Nous devrions TOUS nous abonner au "Cercle Aristote", sur Youtube, chaîne d’analyse la plus remarquable de son camp (souverainiste nationaliste de droite), celle de Pierre-Yves Rougeyron, qui est, dans sa génération, et pour la droite française (à mon humble avis), une excellente relève d’un Séguin ou plutôt, même, d’un Gaino, car il est plus dans un rôle de "conseiller" que de politicien.

    Pierre-Yves Rougeyron qui, en plus d’être très intelligent et documenté, est d’une drôlerie truculente. 

    Tout souverainiste patriote de gauche (mon camp), serait bien inspiré d’aller s’y abreuver,  car de notre côté, - on va arrêter de se raconter des contes à endormir les bébés de moins de 3 ans, et le résultat (catastrophique pour la "gauche", merci Meluch’ et Bompard !),  en faveur de Mac-la-Terreur, le confirment (très probables tricheries comprises) - : chez nous, donc, y’a PERSONNE, et même pas un Kuzmanovic qui, bien que fort sympathique, et cultivé, n’a ni le charisme, ni la verve, ni la proximité avec le prolétariat de province, nécessaires, et je suis la première à le regretter.

    Inutile de préciser que, dans toute la gauche et extrême-gauche mondialiste du Capital, y’a encore moins que PERSONNE, c’est pire que le néant, c’est Daladier, revenant de Munich en se cachant les mains et en rasant les murs, et dont nous connaissons les horribles conséquences pour notre pauvre pays !
    [ À l’attention de mes anciens camarades LFI, écoutez bien la spéciale dédicace à Mélenchon, à partir de la 33eme minute.
    Sachez, pour tous ceux qui le soutiennent encore, que ce nouveau gadget nommé "(dés)Union populaire" est, tout simplement, un outil supplémentaire français de l’Empire macronardo-U€-OTAN, au service, non seulement de la destruction de la France de notre gauche républicaine, socialiste et / ou communiste, patriotique et laïque, mais juste la "Conjuration des petits Canifs" des aspirants à la succession de votre cher "petit Père du Peuple (in)soumis", et fait pour mieux l’assassiner, j’ai nommé : JLM.]
    ⬇️
    https://youtu.be/kpcEBOMcEJo

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.