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Monopolis

dimanche 23 janvier 2022, par Gilles CASANOVA

Un clown triste, à l’accent du Sud-Ouest, apparaît simultanément sur toutes les chaînes d’information. Il est derrière un pupitre, il tient un discours absurde, de tonalité dépressive-répressive avec, par moments, des airs faussement bienveillants, comme le dictateur fou d’un film de Charlie Chaplin. Mais il ne porte pas de boule rouge au bout de son nez, et il y a un bandeau sous son image qui indique de façon inquiétante :« Premier ministre ».
Cela ressemble un peu à un film de science-fiction bon marché, dans lequel la société a sombré sous le pouvoir de quelques « méchants » – quelques intrigants et quelques milliardaires –, dans une phase obscure où les libertés ont été remplacées par un contrôle électronique, aussi absurde qu’autoritaire, prenant un prétexte ou un autre pour mettre la société en coupe réglée et permettre à une toute petite clique de super-privilégiés de s’enrichir au-delà de toute mesure, en maintenant une masse informe et décérébrée en servitude.
Sauf que c’est ici et maintenant.
Comment avons-nous pu en arriver là ?
Un virus, qui a pour caractéristique de ne pas provoquer de symptômes chez la moitié de ceux qui le contractent, qui a pour caractéristique de produire des symptômes proches des maladies respiratoires de l’hiver chez 98 % des autres, mais qui – comme nombre de maladies respiratoires de l’hiver, ou la canicule en été – a pour caractéristique de hâter la toute fin de vie des personnes qui se trouvent déjà atteintes de multiples pathologies, à un âge qui dépasse celui de l’espérance moyenne de vie des sociétés concernées.
Dans sa phase la plus violente, l’année 2020, il a représenté 2 % des hospitalisations en France, et 5 % des réanimations. Dans le même temps où les autorités supprimaient – tout en criant à la fin du monde par ce virus – 5700 lit dans les hôpitaux publics et les personnels qui allaient avec.
L’âge moyen des victimes dépasse 82 ans, et plus de 80 % d’entre elles ont, au moment où elles sont positives à ce virus ou ont des symptômes liés à ce virus, plus de trois autres pathologies préexistantes, susceptibles d’entraîner leur mort rapide.
Et malgré cette terrible épidémie qui devait tuer tout le monde, l’INSEE nous apprend que l’espérance de vie a augmenté pendant les années Covid !
Après une première phase où les autorités Interdiront tout traitement, sans que cela produise les 500 000 morts annoncés à chaque vague par l’institut Pasteur et le système médiatique lancé dans une folie mortifère – mais que le seigneur a visiblement oublié systématiquement de rappeler à Lui – elles exigeront la vaccination par une série de produits à la technologie innovante, mais parfois incertaine, élaborés par des laboratoires concurrents qui ont tous – sans exception – le même actionnaire principal.
Et nous arrivons là, alors que 93 % des Français sont vaccinés, que les 7 % restants sont essentiellement des sans-domicile-fixe, des migrants, des personnes isolées dans des zones montagneuses ou inhospitalières, et nous voyons ces malfaisants expliquer que d’eux provient tout le malheur de la société, que ce sont eux qui vont vous tuer, qu’il faut les « emmerder jusqu’au bout » et même les laisser mourir devant les hôpitaux, si diverses pathologies les mettaient en risque de mort, sans qu’ils aient au préalable accepté non seulement d’être vaccinés mais encore d’avoir les rappels vaccinaux décidés par la suite, à des rythmes constamment rapprochés, lorsqu’apparaîtra l’inefficacité du vaccin, devant un virus dont on savait, dès le départ, la capacité à muter rapidement et produire de nombreux variant toujours plus contagieux mais toujours moins dangereux.
Alors que chaque jour un demi million de personnes sont déclarées positives à ce virus, mais pour une immense majorité d’entre elles n’ont aucun symptôme, ou alors un rhume tel qu’on en a l’hiver, et que donc la société est en train de s’immuniser collectivement – bien plus qu’avec le vaccin – alors que nos voisins en Espagne ou en Angleterre déclarent que la phase épidémique est terminée et qu’il s’agit maintenant d’une maladie endémique comme il y en a l’hiver, et que les restrictions doivent être levées, que l’Irlande a levé toutes les restrictions après le Royaume-Uni, alors que l’OMS demande la levée des interdictions de voyage et du Pass vaccinal pour voyager, le Macron-parleur nous annonce, d’une part que les restrictions qui devaient durer trois semaines vont durer un mois et demi, en nous faisant croire à travers un déluge médiatique que c’est la bénévolence du gouvernement qui veut bien hâter la réouverture de quelques libertés, et d’autre part les rigueurs du pass vaccinal qui va plus loin encore que le pass sanitaire, puisqu’il n’y a plus aucun prétexte de santé publique ou de non contamination à l’intérieur du dispositif.
Car il faut rappeler que si les traitements médicaux ont tous été interdits, c’est un autre type de traitement qui a été mis en œuvre et considéré comme l’alpha et l’oméga : la restriction des libertés publiques. La dernière étant celle de boire des consommations debout dans un débit de boisson, attitude particulièrement contraire aux volontés fantasques de princes narcissiques arrivés là par le suffrage universel, mais considérant qu’ils ont pour mission de punir le peuple et non de le représenter, et le servir…
Mais quel est le fond de cette comédie qui pourrait apparaître burlesque si elle n’était sinistre.
La baisse tendancielle du taux de profit, liée à l’incorporation toujours plus grande de la technologie dans la production, et donc la part toujours plus faible du travail humain – dont l’exploitation seule peut permettre de créer du profit pour les détenteurs des entreprises –, conduit au besoin d’encadrer la société de manière bien plus stricte, pour rendre obligatoire la consommation de productions inutiles qui étaient jusqu’ici réalisées par la société elle-même dans une activité non marchande.
Par exemple vous faisiez à manger, vous faisiez vos courses, maintenant vous faites livrer vos courses, vous faites livrer vos repas. Cette activité de livraison est une activité à haute présence de travail humain, elle est donc extraordinaire puisqu’elle contrecarre la baisse du taux de profit, en permettant une surexploitation des livreurs, la plupart du temps migrants en situation plus ou moins régulière et exempts de toute défense syndicale.
Mais ce n’est qu’un petit exemple de ce qu’est la « crise sanitaire » et ce qu’elle a permis de faire exploser comme activités lucratives, qui ont permis de faire doubler en deux ans la fortune des milliardaires français.
La grande question, si vous parlez à des gens qui ont été dans les sommets de l’exécutif des pays occidentaux ces dernières années, le présidents, les premiers ministres, c’est que ces gens qui se voient très souvent et qui dialoguent en permanence maintenant, sont arrivés ensemble à la conclusion qu’ils s’étaient trompés depuis 80 ans.
Ils avaient cru naïvement que la condition de la prospérité était la démocratie et les droits de l’homme.
La simple observation montrait que l’URSS, l’Espagne, le Portugal, la Chine et quelques autres dictatures ou régimes totalitaires, étaient incapables – bien qu’ayant parfois des ressources naturelles exceptionnelles, une population fort nombreuse et parfois très bien formée comme l’URSS –, étaient incapables d’engendrer une prospérité économique. Ils en avaient déduit une loi disant que cela était lié à la nature humaine et à son besoin de liberté, qui lorsqu’il n’était pas satisfait ne permettait pas une production de richesse suffisante.
Depuis cinq ans ils sont tombés d’accord sur le fait que la Chine leur administre la preuve que tout cela était totalement faux.
Comment ont-ils pu se tromper à ce point.
Prenons deux dictatures comparables, elles ont toutes deux 30 millions d’habitants en 1960, l’une est une dictature d’extrême droite, l’Espagne, l’autre est une dictature d’extrême gauche, la Pologne.
On constate que pour maintenir fonctionnel le totalitarisme qui permet aux dictateurs de garder le pouvoir, il est nécessaire – avec des méthodes et un discours apparemment totalement opposés dans ces deux pays – d’utiliser, dans des forces de sécurité et de contrôle, à plein temps ou à temps partiel, de manière officielle ou officieuse, 6 à 8 millions de personnes dans chaque pays, pour assurer le contrôle social.
6 à 8 millions sur 30 millions d’habitants – dont une partie importante en 1960 sont des enfants, puisque nous sommes en plein baby-boom –, 6 à 8 millions de personnes dont le travail va être intégralement gelé pour des fonctions répressives et d’encadrement social, cela suffit naturellement à ruiner l’économie. À lui interdire toute possibilité de décollage comparable à ce que la France, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre vont connaître sous le nom de « miracle », qui n’en sera pas vraiment un.
Ce qui a fondamentalement changé, c’est qu’avec le Crédit social, innovation majeure pour laquelle les dirigeants chinois ont été aidés par des firmes de conseil américaines, qui aident actuellement les gouvernements occidentaux dans la mise en place des divers Pass vaccinaux et sanitaires qui n’en sont qu’une déclinaison – ou plutôt une mise en bouche –, ce qui a changé c’est le fait que la numérisation de la société permet de n’utiliser que quelques dizaines de milliers de personnes pour administrer un système de contrôle totalitaire de la société, qui va pouvoir traiter en temps réel toutes les informations sur chaque habitant et faire de chacun le surveillant de l’autre, comme l’expérience de 1940-44 en France a démontré que c’était tout à fait possible, en faisant jouer cette fois aux médecins le rôle central que les autorités avaient fait jouer alors aux concierges…
Le Pass vaccinal, qui va un pas plus loin – puisqu’il n’a plus aucune justification de santé, et témoigne uniquement de l’obéissance – qui va plus loin que le Pass sanitaire, est une montée progressive vers le Crédit social.
Le choix d’imposer des restrictions – en apparence absurdes – est simplement le test pour vérifier la possibilité de réalisation de tout ce dispositif, c’est-à-dire la capacité d’absorption par la société, pour peu que l’on entretienne la peur par un système médiatique sous contrôle étroit, de mesures coercitives invraisemblables et sans véritables bases rationnelles, de façon visible.
Voilà le fond de l’affaire, et voilà pourquoi a été saisi le prétexte de cette épidémie qui a été transformée en une sorte de fantasmagorie de Grippe espagnole, dont je vous rappelle que sur une planète qui comportait quatre fois moins d’habitants qu’aujourd’hui, elle avait fait de 50 à 100 millions de morts, qui avaient pour âge moyen 30 ans et aucune autre pathologie.
Les artistes ont parfois une capacité visionnaire, une capacité d’anticipation que nous ne voyons pas sur le moment. Lorsque Luc Plamondon écrit avec Michel Berger l’opéra-rock Starmania, pensent-ils qu’ils font œuvre de pure fiction ou qu’ils décrivent l’avenir ? Nous ne le saurons pas.
Nous sommes dimanche, et donc vous savez que je vais vous proposer d’écouter une chanson en lien avec mon propos, elle est extraite de Starmania, écoutez bien ses paroles…
Vous allez voir que si le pronostic est mal périodisé, puisqu’il annonce que c’est en l’an 2000 que tout cela va se passer, alors que finalement c’est en 2020 que commence la bascule, la description de la société future est intensément comparable à ce que nous voyons se mettre en place sous nos yeux.
C’est en 1976, que sera écrite l’œuvre, il faudra deux ans pour produire, avec des artistes français et québécois, la version de studio, elle sera ensuite jouée sur scène de nombreuses fois.
Le dimanche, avec plus ou moins de succès, mais pour le plaisir de quelques aficionados, je diffuse une musique sur cette page.
Je vous propose d’écouter, aujourd’hui, France Gall qui chante « Monopolis » :

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